Le groupe en difficulté Dubai World a annoncé vendredi avoir obtenu, au terme de laborieuses négociations, l'accord de 99% de ses créanciers à la restructuration de sa dette estimée à 24,9 milliards USD, espérant relancer ses activités frappées par la crise financière mondiale.
Dans un communiqué, Dubai World précise avoir "obtenu l'accord formel pour 99% de la valeur et quasiment 99% du nombre des banques créancières à son projet de restructuration de la dette".
Grâce à cet accord, en discussion depuis décembre, Dubai World sera en mesure de "boucler (son) processus de restructuration dans les prochaines semaines", ajoute le texte.
Dubai World avait annoncé le 20 mai être parvenu à un accord de principe avec la plupart des banques créancières pour une restructuration de sa dette de 23,5 milliards de dollars, désormais estimée à 24,9 milliards de dollars selon le gouvernement de Dubaï.
La différence représente les intérêts et des garanties aux créanciers commerciaux, selon une porte-parole du groupe.
"Cet accord officialise un fort consensus autour d'un projet de restructuration équitable et équilibré", estime le gouvernement de Dubaï dans un communiqué.
"Il représente une étape fondamentale sur la voie d'une situation financière solide et stable permettant de réaliser pleinement les projets prioritaires" du groupe, ajoute le gouvernement, assurant "demeurer un actionnaire engagé et de grand soutien" à Dubai World.
Le groupe avait proposé le 25 mars de rembourser l'intégralité de sa dette sur huit ans, le gouvernement de Dubaï s'étant engagé à lui apporter une aide de 9,5 milliards de dollars destinée notamment à renflouer le géant immobilier Nakheel et à convertir en actions sa part de 8,9 milliards de dollars.
La dette due aux banques créancières est d'environ 14,4 milliards de dollars et elle doit être réglée en deux tranches, l'une de 4,4 milliards de dollars à honorer dans 5 ans et l'autre de 10 milliards de dollars dans huit ans, généralement à un taux d'intérêt de 1%, selon les propositions du groupe.
Parmi les créanciers de Dubai World, figurent quatre banques britanniques (HSBC, Lloyds, RBS et Standard Chartered). L'Abu Dhabi Commercial Bank et la Emirates NBD bank de Dubaï sont en tête des créanciers régionaux de Dubai World.
Dubaï avait fait trembler les places financières internationales en novembre en demandant un moratoire sur une partie de la dette de Dubai World, estimée alors à 59 milliards de dollars.
En décembre, Dubai World avait engagé des négociations difficiles avec ses créanciers, peu après le règlement d'une dette de 4,1 milliards de dollars de sa filiale immobilière Nakheel grâce à une aide de dernière minute d'Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis dont fait partie Dubaï.
Le gouvernement d'Abou Dhabi, le plus riche des sept émirats de la fédération, avait apporté à Dubaï une aide de 10 milliards de dollars, outre 10 milliards de dollars consentis pas la Banque centrale, basée à Abou Dhabi.
Nakheel s'était lourdement endettée pour financer ses projets durant la période du boom immobilier qui a pris fin avec la crise financière mondiale.
L'accord sur la restructuration "marque le soutien des créanciers à la séparation de Nakheel et de Dubai World", annoncée au début de l'année, indique le gouvernement dans son communiqué, faisant état de "progrès significatifs enregistrés par la compagnie dans les négociations avec ses créanciers".
La crise financière avait freiné les projets de Nakheel, qui avait réalisé notamment Palm Jumeirah, une île artificielle en forme de palmier au large de Dubaï.
La dette totale de Dubaï est estimée entre 80 et 100 milliards de dollars.