La renégociation des règles d'indemnisation du chômage entre les syndicats et le patronat devrait commencer "courant octobre", a annoncé vendredi le président du régime d'assurance chômage (Unedic), Gaby Bonnand (CFDT), en souhaitant "prendre du temps pour négocier".
"Les organisations syndicales et patronales devraient s'engager courant octobre dans la négociation", a déclaré M. Bonnand lors d'une conférence de presse, au terme d'un bureau de l'Unedic.
"Elles sont bien habituées à négocier, elles ont aussi pris l'habitude de prendre du temps pour négocier. Ce n'est pas la peine de se mettre la pression en démarrant la négociation trop tard", a-t-il ajouté.
Il n'est pas exclu que la négociation s'achève en 2011.
L'actuelle convention d'assurance chômage court jusqu'au 1er avril 2011, mais ses règles peuvent être prorogées de quelques mois si nécessaire.
Le montant des cotisations, mais aussi les modalités et le niveau d'indemnisation du chômage sont renégociées généralement tous les trois ans entre les cinq organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et patronales (Medef, CGPME, UPA) gestionnaires du régime d'assurance chômage.
L'actuelle convention d'assurance chômage n'a qu'une durée de deux ans car les partenaires sociaux avaient jugé leur visibilité trop faible compte tenu de la crise pour fixer des règles pour trois ans.
"Les partenaires sociaux qui gèrent l'assurance chômage vont devoir intégrer dans la convention assurance chômage" la réforme des retraites, a affirmé jeudi soir le Premier ministre François Fillon sur France 2.
Il a ajouté qu'"une fois qu'ils auront négocié la nouvelle convention, nous mettrons en place un système équivalent à l'AER (Allocation équivalent retraite), pérenne, pour les travailleurs les plus âgés" qui ne peuvent pas partir à la retraite malgré tous leurs trimestres de cotisation, faute d'avoir atteint l'âge légal de départ.
Actuellement, c'est l'AER qui joue ce rôle. Elle est destinée à des chômeurs ayant suffisamment cotisé pour une retraite à taux plein mais ne pouvant pas la liquider faute d'avoir atteint 60 ans.
Supprimée par le gouvernement début 2009, cette allocation avait été rétablie temporairement en "réponse à la crise" jusqu'à fin 2009, puis une nouvelle fois jusqu'en 2011.