La Russie attend de la France des "conditions financières détaillées" pour l'achat éventuel de porte-hélicoptères de classe Mistral, a indiqué mercredi le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov.
"Nous attendons des conditions financières détaillées. Nous allons les examiner et faire appel à des experts pas seulement russes mais aussi étrangers", a déclaré M. Serdioukov, cité par l'agence Itar-Tass.
Le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu mardi à Paris avec les ministres russes Sergueï Lavrov (Affaires étrangères) et Anatoli Serdioukov (Défense).
"Les derniers contacts sont encourageants (...), nous poursuivons nos discussions avec beaucoup de confiance, c'est le message des deux parties", avait commenté la présidence française après cet entretien.
Au cours des derniers mois, les discussions ont buté sur la question sensible du transfert de technologie, et sur la répartition de la construction des bâtiments entre chantiers navals russes et français.
Le Mistral est un puissant navire de guerre polyvalent capable de transporter des hélicoptères et des chars, d'accueillir un hôpital de campagne ou un état-major embarqué.
Paris et Moscou avaient annoncé en mars des "négociations exclusives" sur ce marché, et en juillet, le président français avait affirmé que la décision de construire en France deux Mistral pour la Russie était "certaine".
Mais en août, la Russie a annoncé le lancement d'un appel d'offres international pour l'achat de deux navires de cette classe. Une procédure dont M. Lavrov a minimisé l'importance mardi à Paris. "Notre loi nous oblige à procéder à un appel d'offres", a-t-il dit.
La date de cet appel d'offres, qui sera ouvert aussi bien aux entreprises étrangères que russes, sera fixée "le mois prochain", a ajouté M. Serdioukov.
Paris est en négociations depuis 2009 avec Moscou sur ce marché pouvant porter au total sur quatre bâtiments dont la Russie voudrait construire plusieurs exemplaires dans ses propres chantiers.
Par ailleurs, les ministères russe et français de la Défense sont en train de créer des groupes de travail composés d'experts chargés de rédiger un plan de coopération militaire pour 2011, a ajouté M. Serdioukov au lendemain de ses entretiens à Paris.
"Nous avons proposé de coopérer en créant des entreprises mixtes sur la base de nos chantiers navals. Si nous réussissons à nous entendre sur l'achat du Mistral, les deux parties accumuleront une expérience précieuse grâce à une telle coopération", a-t-il souligné.
Cela permettrait d'élargir le cadre de la coopération, notamment dans le domaine de la construction de drones: "La partie française nous a déjà soumis ses propositions dans ce domaine", a relevé le ministre russe.