Les médecins hospitaliers, qui ont entrepris mercredi une grève illimitée des gardes et astreintes de nuit, pour obtenir une prise en compte du travail de nuit dans la fixation de l'âge de la retraite, ont demandé à être reçus par le ministre du Travail Eric Woerth.
Dans un communiqué commun, plusieurs syndicats hospitaliers rappellent qu'ils ont déjà alerté, mais sans résultat, le ministère du Travail et l'Elysée, sur leurs revendications.
"Une fin de non recevoir émanant du cabinet de Monsieur Woerth nous avait été opposée en mai 2010. Une lettre ouverte adressée en juin à Monsieur Sarkozy est restée sans réponse, même de courtoisie. Le seul moyen de se faire entendre sur le thème de la pénibilité du travail de nuit est donc pour nous d'ouvrir un conflit social", assurent-ils.
"Désormais, Monsieur Woerth qui affirme consulter les partenaires sociaux, notamment sur le chapitre pénibilité, ne peut persister dans son refus de recevoir les syndicats représentatifs de la permanence des soins que nous sommes. Nous attendons donc impatiemment sa réponse", ajoutent-ils.
Le mouvement, initié par des syndicats d'anesthésistes (le SNPHAR-e et le Smarnu) et relayé notamment par le Syngof (gynécologues-obstétriciens), n'a pas d'impact pour les patients, des médecins étant assignés par les établissements en cas de grève.
La prise en compte de la pénibilité est l'un des volets de la réforme des retraites, qui doit être examinée par les parlementaires, à partir du 7 septembre.
Le gouvernement prévoit d'apprécier la pénibilité en fonction de la dégradation constatée de la santé. Pour les assurés dont l'incapacité est d'au moins 20%, le droit à la retraite à 60 ans serait maintenu.
Mais les syndicats, qui s'appuient sur des études, soulignent que certains facteurs de pénibilité comme le travail de nuit réduisent l'espérance de vie sans se traduire par une incapacité.