La situation de l'emploi "reste très mauvaise" et "particulièrement problématique" pour les jeunes, juge le leader de la CFDT François Chérèque dans Les Echos vendredi, le leader de la CGT Bernard Thibault ajoutant que "cela ne risque pas de s'arranger avec la réforme des retraites".
Interrogé sur la priorité pour l'emploi alors que le gouvernement se félicite d'un recul du chômage, le secrétaire général de la CFDT répond que "la situation reste très mauvaise" dans une interview accordée au quotidien en même temps que son homologue de la CGT.
Le taux de chômage en France au sens du Bureau international du travail, porté à son plus haut niveau depuis dix ans avec la crise, a baissé de 0,2 point au deuxième trimestre à 9,3% en métropole et à 9,7% avec les Dom.
"Face à la crise, les entreprises ont fait le choix du chômage et contrairement à l'Allemagne, qui a développé le chômage partiel, la France n'a pas su profiter de cette période pour former les salariés. C'est une grande erreur, qui s'accompagne à présent d'une autre: celui du redémarrage par la précarité, qui se développe fortement", déclare M. Chérèque.
Trouvant que "le chômage des jeunes est particulièrement problématique", le numéro un de la CFDT considère qu'il est "grand temps" d'appliquer les 57 propositions faites à ce sujet dans le cadre de la commission Hirsch mais déplore qu'"au contraire, le gouvernement baisse les moyens dédiés, notamment pour les missions locales et le service civique".
Quant au numéro un de la CGT, il observe que la présidente du Medef "Laurence Parisot est en pleine université d'été" et "devrait en profiter pour se demander pourquoi en France les jeunes trouvent leur premier emploi beaucoup plus tardivement qu'ailleurs. Cela ne risque pas de s'arranger avec la réforme des retraites car le passage de 60 à 62 ans boucherait un million d'emplois!"
M. Thibault souligne aussi que "l'acquisition des droits à la retraite ne peut plus se faire de la même manière dans un contexte d'emplois de plus en plus précaires et de carrières hachées". "Il faudra bien y réfléchir un jour", lance-t-il.