La "hausse du chômage est stabilisée" mais l'économie ne recrée pas encore des emplois, intérim excepté, a estimé jeudi le vice-président de l'assurance chômage (Unedic) Geoffroy Roux de Bézieux, pour lequel "on peut espérer" ne pas repasser la barre des 10% de chômage en France.
Se voulant "un zeste plus prudent" que la ministre de l'Economie Christine Lagarde, M. Roux de Bézieux (Medef) a déclaré sur LCI qu'"on peut dire que la hausse du chômage est stabilisée" mais "par contre, l'économie française n'est pas encore en train de reprendre les créations d'emplois, en dehors de l'intérim" alors que "la population active continue à croître".
Pour le vice-président de l'Unedic, "on risque d'avoir un plateau avec des mois un peu en hausse et des mois un peu en baisse".
Mais, a-t-il ajouté, "on peut espérer qu'on ne repassera pas au-dessus des 10%" de la population active au chômage en France, "ce qui veut dire que la récession beaucoup plus violente qu'on a vécu a produit un chômage moins violent qu'en 1993, plus amorti".
Le taux de chômage en France au sens du Bureau international du travail, à son plus haut niveau depuis dix ans avec la crise, a baissé de 0,2 point au deuxième trimestre à 9,3% en métropole et à 9,7% avec les Dom, a indiqué jeudi l'Insee.
Interrogé sur la nécessité d'économies à l'Unedic, M. Roux de Bézieux a expliqué que l'assurance chômage avait "un déficit qui se creuse" et devrait se situer "autour de 15 milliards d'euros à l'horizon 2013, donc il va falloir trouver des mesures d'économies".
A ses yeux, "on pourrait gagner sur la vitesse à laquelle on remet des gens en face des employeurs: on a fait une première démarche qui est la fusion ANPE-Assedic où il y a un seul interlocuteur". La fusion, même s'"il y a encore des dysfonctionnements", est "la première source d'économies", a-t-il souligné.
Comme deuxième source d'économies, il a cité "la convention d'assurance chômage", qui fixe les règles d'indemnisation. "Une question qui va se poser est le plafonnement de cette indemnité. On est le pays d'Europe qui indemnise de la manière la plus élevée, donc il y a des choses à faire", a poursuivi M. Roux de Bézieux.
Quant à la radiation de chômeurs après plusieurs refus d'une "offre valable d'emploi", il a expliqué que "la fusion n'a pas permis de mettre en place de manière effective cette procédure partout" et qu'en "période de chômage, c'est moins facile à appliquer". "On attend un premier bilan pour la fin de l'année", a précisé le vice-président de l'Unedic.