Les médecins hospitaliers sont appelés à une grève illimitée des gardes et astreintes de nuit à partir de mercredi, pour obtenir une prise en compte du travail de nuit dans la fixation de l'âge de la retraite.
Ce mouvement, initié par des syndicats d'anesthésistes (le SNPHAR-e et le Smarnu) et relayé notamment par le Syngof (gynécologues-obstétriciens), n'aura pas d'impact pour les patients, des médecins étant assignés par les établissements en cas de grève.
"Nous appelons les praticiens à ne remplir les obligations de permanence des soins que sur assignation individuelle à partir du 1er septembre", a indiqué le Smarnu.
"A l'occasion de la réforme des retraites et du débat sur la pénibilité, nous sollicitons urgemment un débat public et législatif sur la problématique du travail de nuit des soignants", a précisé de son côté le SNPHAR-e.
La prise en compte de la pénibilité est l'un des volets de la réforme des retraites, basée notamment sur un recul de l'âge légal de départ à 62 ans, qui doit être examinée par les parlementaires à partir du 7 septembre.
Le gouvernement prévoit d'apprécier la pénibilité en fonction de la dégradation constatée de la santé. Pour les assurés dont l'incapacité est d'au moins 20%, le droit à la retraite à 60 ans serait maintenu.
Mais les syndicats, qui s'appuient sur des études, soulignent que certains facteurs de pénibilité comme le travail de nuit réduisent l'espérance de vie sans se traduire par une incapacité.
"A partir d'un certain seuil, par exemple 1.000 nuits travaillées au cours d'une carrière, nous demandons des mesures de compensation", a expliqué la présidente du SNPHAR-e, Nicole Smolski, évoquant la possibilité de départs anticipés ou d'aménagements des fins de carrière.