La compagnie aérienne nippone Japan Airlines (JAL), actuellement en phase de restructuration judiciaire, a présenté mardi au tribunal son plan de redressement final, en partie éventé depuis des mois, prévoyant un important amaigrissement afin de renouer vite avec la rentabilité.
JAL, qui a dû déposer son bilan en janvier, est depuis placée sous la tutelle d'une structure de revitalisation des entreprises, l'Etic, afin de mettre en oeuvre un programme de remise sur pied qui doit encore être approuvé par le juge.
"Je pense que le plan présenté aujourd'hui marque la naissance d'un nouveau JAL", a souligné, lors d'une conférence de presse, le PDG choisi par le gouvernement, Kazuo Inamori, un des capitaines d'industrie les plus respectés du Japon, en tant que fondateur de Kyocera.
Pour réduire ses frais fixes et repartir sur une base saine, JAL va se recentrer sur son activité centrale de transport.
Pour cela, elle va céder des filiales diverses, dont ses hôtels et des firmes de services logistiques, avec leur personnel.
La compagnie compte ainsi ramener ses effectifs à 32.600 personnes fin mars 2011, soit 16.114 de moins que fin mars 2010, en employant également d'autres moyens tels que les départs anticipés.
Dans le projet soumis au tribunal, la compagnie précise qu'elle souhaite une annulation de dette de 521,5 milliards de yens (4,8 milliards d'euros).
La nouvelle compagnie JAL devrait bénéficier d'un investissement de 350 milliards de yens (3,2 milliards d'euros) de la part de l'Etic, une structure de revitalisation des entreprises mise en place par le gouvernement mais qui se finance par ailleurs.
Sur le volet des activités de transport, elle va réduire le nombre de lignes exploitées directement, notamment à l'intérieur de l'archipel où nombre de liaisons sont déficitaires.
Fin mars 2013, JAL ne devrait plus proposer que 109 lignes intérieures, contre 148 en mars dernier, et 65 lignes internationales contre 75.
La compagnie compte par ailleurs s'appuyer sur ses partenaires (alliance Oneworld + accords bilatéraux) pour proposer un service mondial plus étendu.
Elle va sortir de sa flotte les appareils anciens aux déplorables rendements énergétique et économique, ce qui se traduira par l'abandon de quelque 103 appareils. La taille moyenne des avions employés va également être abaissée afin d'élever le taux de remplissage.
Du fait de la diminution du champ d'activités du groupe, son chiffre d'affaires va chuter (à moins de 1.300 milliards de yens en 2012-2013 contre 1.500 milliards en 2009-2010), mais sa rentabilité devrait être restaurée.
JAL espère dégager un petit bénéfice d'exploitation de 64 milliards de yens (580 millions d'euros) dès l'exercice actuel (avril 2010 à mars 2011), puis l'augmenter ensuite d'année en année, misant sur "un retour des passagers et une meilleure situation sur l'activité fret", selon un responsable de l'Etic, Hideo Sato.
A force de cumuler les pertes, JAL avait dû déposer son bilan en janvier, laissant une ardoise de plus de 2.000 milliards de yens.
La compagnie, qui n'est plus cotée en Bourse, aimerait néanmoins y revenir à moyen terme, "aux environs de mars 2012, peut-être", a indiqué M. Seto.
JAL étudie aussi la création d'une filiale à bas coûts qui opérerait des liaisons internationales sous une marque différente, dans le but de ne pas laisser aux concurrents une clientèle qui se contente de services basiques en échange de petits prix.
"Nous baserons notre décision sur les résultats des études que nous menons actuellement avec grand intérêt", a précisé le directeur général de JAL, Masaru Onishi.