Le gouvernement japonais a indiqué jeudi être en train de préparer un nouveau train de dispositions diverses pour stimuler l'activité économique nippone, mise à mal par la cherté du yen persistante, par la consommation insuffisante et par la déflation lancinante.
"Compte-tenu de la situation actuelle, nous allons prendre des décisions le plus rapidement possible", a déclaré lors d'un point de presse le secrétaire général du gouvernement, Yoshito Sengoku.
Selon les médias nippons, les nouvelles mesures pourraient être présentées avant mardi.
Une rallonge budgétaire est également à l'étude pour payer le dispositif envisagé, malgré le peu de marge des finances publiques.
Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, aujourd'hui contesté dans son propre camp, s'était récemment dit disposé à réfléchir à des mesures exceptionnelles additionnelles pour soutenir la fragile reprise économique nippone.
Les précédents moyens, comme les subventions à l'achat de voitures et appareils écologiques, vont en partie bientôt prendre fin.
Depuis son arrivée au pouvoir en juin, M. Kan, qui prône "une économie forte, des finances robustes, une protection sociale solide", est confronté à une conjoncture économique des plus délicates.
Le redémarrage amorcé au printemps 2009, après une phase de récession internationale, tend à ralentir, non seulement au Japon mais aussi en Occident, les mesures prises précédemment n'étant plus tant efficaces ou en passe d'être stoppées.
Les fluctuations des monnaies, si elles profitent aux exportations européennes et américaines, constituent en revanche pour le Japon un handicap commercial majeur, alors même que l'économie nippone est très dépendante de l'extérieur.
La devise japonaise, le yen, évolue actuellement à des sommets face au dollar et à l'euro, ce qui non seulement amenuise la compétitivité internationale des sociétés nippones, mais fausse aussi leurs prévisions financières, rend caduques leurs stratégies commerciales et plombe le cours de leurs actions à la Bourse.
Face aux risques, elles sont incitées à délocaliser ou à s'approvisionner à l'étranger pour diminuer l'impact des mouvements des changes sur leurs finances, aggravant du même coup la situation de l'emploi et des affaires au Japon.
Sans compter que la hausse du yen fait aussi mécaniquement baisser les prix des produits importés, au risque d'amplifier le phénomène pernicieux de la déflation qui freine l'activité économique.
Sur ce point, tout comme face à l'accès de fièvre du yen, le gouvernement répète à l'envi souhaiter la collaboration pleine et entière de la Banque centrale du Japon (BoJ).
Les milieux industriels et économiques sont également très demandeurs, agacés par la réaction des autorités jugée beaucoup trop lente.
"J'espère que la BoJ fera tout son possible", a insisté jeudi devant les journalistes le vice-ministre des Finances Motohisa Ikeda. Et d'ajouter: "sortir de la déflation continue d'être notre premier objectif".
Selon diverses sources, la BoJ, institution indépendante mais sous pression, n'attendra pas l'échéance normale des 6 et 7 septembre pour réunir les membres de son comité de politique monétaire afin de décider d'une extension de son dispositif d'assouplissement.