L'emploi va "vers une stabilisation" avec notamment "deux à trois fois moins de plans sociaux qu'au plus fort de la crise", déclare le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez dans La Croix de jeudi, jugeant prioritaire de "mieux inciter les gens à la reconversion".
Expliquant que "la situation de l'emploi est seulement en train de s(e) remettre" de "la pire crise économique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", M. Wauquiez affirme que "nous allons très clairement vers une stabilisation".
"Aujourd'hui, on a deux à trois fois moins de plans sociaux qu'au plus fort de la crise. Les licenciements pour motif économique ont baissé de près de 30 % en un an. Cela a laissé des séquelles et des blessures, mais la crise est derrière nous", ajoute le secrétaire d'Etat.
A ses yeux, le gouvernement a "plutôt réussi à limiter" les plans sociaux grâce au chômage partiel "qui a protégé près de 400.000 salariés en 2009" et aux accords avec les secteurs touchés "pour anticiper les difficultés".
Evoquant le redémarrage de l'intérim et des créations nettes d'emplois salariés, le secrétaire d'Etat souligne que "les mauvaises nouvelles s'estompent peu à peu".
Il prévient cependant qu'"il faut surveiller de près les PME" car "beaucoup d'entre elles ont tout fait pour ne pas licencier et ont puisé dans leur trésorerie jusqu'au bout pour ne pas en venir à un plan social" et "sont un peu essoufflées".
Alors que la majorité des économistes jugent nécessaire une croissance entre 1,5% et 2% pour que l'économie crée plus d'emplois qu'elle n'en détruit, M. Wauquiez pense que "nous devrions atteindre ce niveau de croissance d'ici à 2011".
Pour le secrétaire d'Etat, "la grosse bataille qui s'ouvre consiste à mieux inciter les gens à la reconversion professionnelle. Il faut lutter contre la tendance des entreprises à signer ce que nous avons appelé des +chèques-valises+. Une indemnité de départ conséquente rassure, mais ne met pas la personne licenciée en recherche immédiate d'emploi".
Et "il faut maintenant que nous soyons plus offensifs et plus réactifs, avec des suivis précis et ciblés par territoire des secteurs qui vont redémarrer", note-t-il, en aidant par exemple la création d'entreprise dans la région de Montpellier où l'emploi "dans la restauration, le tourisme ou le bâtiment repart" et en encourageant les centres d'appel dans le Nord-Pas-de-Calais, car "il y a là un fort potentiel de création d'emploi".