L'association nationale des victimes de l'amiante (Andeva) s'est inquiétée dans une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy d'une possible restriction du droit à une retraite anticipée pour les salariés qui ont été exposés à l'amiante, dans le cadre de la réforme des retraites.
Depuis 1999, les personnes qui ont été exposées à l'amiante, hautement cancérogène, peuvent bénéficier d'une Allocation de cessation anticipée d'activité (Acaata), de 65% du salaire brut.
Le 23 juillet, lors d'un déplacement sur les chantiers navals de Saint-Nazaire, le président a déclaré que "pour tous ceux qui sont touchés par l'amiante, il n'y aura aucun changement" avec la réforme des retraites.
Toutefois, a-t-il continué, "on va avoir des discussions pour tous ceux qui ont été exposés à l'amiante mais n'ont pas été touchés", indiquant avoir "demandé une expertise sur le sujet".
Pour l'Andeva, le président a ainsi introduit une distinction entre les personnes malades et les personnes exposées qui ne sont pas malades.
"Vos propos ont provoqué une vive inquiétude parmi les salariés qui ont été exposés à ce matériau cancérogène et qui attendent de pouvoir bénéficier de l'Acaata", a donc écrit l'association dans sa lettre au président, diffusée à la presse jeudi.
"Opérer une telle distinction reviendrait à remettre en cause le fondement même de l'Acaata" car "cette préretraite a été créée pour compenser la perte d'espérance de vie des salariés qui ont été exposés à l'amiante", poursuit-elle.
En effet, plaide l'Andeva, "l'âge moyen de survenue des cancers broncho-pulmonaires (la pathologie cancéreuse la plus fréquente chez les personnes exposées à l'amiante) est de 63,3 ans et l'espérance de vie moyenne, après le diagnostic, est inférieure à deux ans".
De plus, "dans de nombreux cas, les personnes n'ont pas de signes pathologiques avant le diagnostic".
Pour l'Andeva, "ceux qui vont mourir plus tôt à cause de leurs expositions professionnelles passées doivent cesser de travailler plus tôt."