Le déficit de la France resterait en 2013 au-delà de la limite de 3% du PIB autorisée par l'Union européenne à laquelle le gouvernement français s'est engagé à revenir, sauf "efforts supplémentaires", selon le rapport annuel du FMI sur la France publié vendredi.
Le gouvernement français assure qu'il tiendra coûte que coûte sa promesse de ramener le déficit public (Etat, comptes sociaux et collectivités) de 8% du produit intérieur brut (PIB) cette année, un record, à 6% en 2011 et 3% en 2013.
Selon le rapport du FMI, publié dans le cadre des consultations annuelles de l'organisation, le déficit de la France refluerait bien à 6,1% du PIB l'an prochain, grâce aux mesures d'austérité déjà annoncées.
En revanche, il se réduirait plus lentement au-delà et s'établirait à 3,9% du PIB fin 2013, puis 3,2% en 2014.
Selon les projections du FMI, il faudrait attendre 2015 pour que le déficit français revienne en dessous du seuil de 3% autorisé par le pacte de stabilité et de croissance européen. La dette publique atteindrait quant à elle jusqu'à 90% du PIB avant de commencer à refluer légèrement à partir de 2015.
La mission du FMI se montre très satisfaite de la réforme de la taxe professionnelle, de celle des retraites qui doit entrer en vigueur, ainsi que de toutes les mesures visant à réduire les dépenses de l'Etat déjà annoncées pour 2011. Mais elles restent insuffisantes pour redresser les finances publiques à moyen terme, insiste l'organisation.
"Globalement, les récentes mesures budgétaires annoncées, pourvu qu'elles soient votées et mises en oeuvre, sont importantes et permettent de s'assurer que les administrations à tous les niveaux participent au redressement des finances publiques", estime le rapport.
"Ces mesures budgétaires sont nécessaires mais des efforts supplémentaires doivent être accomplis" pour assainir les finances publiques au-delà de 2011 si la France veut tenir son objectif d'un déficit à 3% dès 2013, affirme le document.
"La meilleure façon d'atterrir là où il faut en 2013, c'est de sécuriser 2011", réagit-on dans l'entourage de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, où l'on souligne que le FMI a nettement amélioré sa prévision de déficit pour la France l'an prochain (6,1% contre 7% précédemment).
Pour le FMI, ces "efforts supplémentaires" doivent notamment porter sur la mise en oeuvre de la réforme des retraites, une limitation plus forte des dépenses de sécurité sociale et de santé ainsi que sur un encadrement "strict" des dépenses des collectivités locales.
Parallèlement, le FMI conseille au gouvernement français de renforcer ses recettes fiscales et juge "important d'élargir les bases de la TVA et de l'impôt sur les sociétés", ainsi que d'introduire une "taxe carbone" harmonisée au niveau européen.