La croissance française ne serait que de 1,6% en 2011 et 1,8% en 2012 selon les projections du Fonds monétaire international (FMI) publiées vendredi, alors que le gouvernement français table officiellement sur une croissance de 2,5% par an de 2011 à 2013.
Après une chute du produit intérieur brut (PIB) de 2,5% en 2009, une récession moins forte que dans la plupart des pays européens grâce notamment à un plan de relance efficace, la France connaît une "reprise fragile", résume le rapport publié dans le cadre des consultations annuelles du FMI.
"Les caractéristiques de l'économie française qui l'ont protégée en partie pendant la récession sont aussi celles qui, vraisemblablement, ralentiront la reprise", en particulier la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance hexagonale, explique l'organisation.
Selon le rapport, la croissance devrait s'établir cette année à 1,4%, une prévision conforme à celle du gouvernement français.
En revanche, alors que le gouvernement mise sur une croissance de 2,5% par an de 2011 à 2013, le FMI se montre beaucoup plus prudent et table sur 1,6% l'an prochain, 1,8% en 2012 puis 2,0% en 2013. Une reprise progressive et malgré tout un peu plus rapide que la moyenne de la zone euro, note-t-il.
"Le programme du gouvernement est fondé sur des hypothèses de croissance trop optimistes", déplore ainsi le FMI, qui note toutefois que "les autorités françaises ont indiqué qu'elles avaient entamé le processus de révision de leurs hypothèses de croissance".
Fin juin, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avait reconnu que la prévision de croissance gouvernementale pour 2011 était "ambitieuse et peut-être un peu audacieuse", jugeant toutefois qu'il était "trop tôt dans l'année pour la réviser".
Interrogé vendredi sur les critiques du FMI, l'entourage de Mme Lagarde a confirmé que les hypothèses de croissance française seraient révisées et rendues publiques à l'automne dans le cadre du projet de budget pour 2011.
Dans ses conclusions sur le rapport, le conseil d'administration du FMI souligne que "pour rendre l'effort d'assainissement (budgétaire) plus crédible, il importe de fonder le cadre de programmation budgétaire pluriannuel sur des hypothèses macroéconomiques réalistes", jugeant intéressant à cet égard la proposition de créer un conseil indépendant et d'adopter une règle budgétaire.