Les députés italiens ont voté mercredi la confiance au gouvernement de Silvio Berlusconi sur son plan d'austérité, ouvrant la voie à l'adoption définitive de ces mesures qui suscitent l'opposition de nombreuses catégories dans le pays.
Ce vote - qui a recueilli 329 oui et 275 non - ne faisait pas de doutes car M. Berlusconi dispose d'une large majorité. Le Sénat avait déjà accordé la confiance au gouvernement sur ce texte il y a deux semaines.
L'Assemblée devra désormais l'approuver définitivement d'ici 11H00 GMT jeudi.
Défini comme un "acte de courage" par M. Berlusconi mais critiqué par l'opposition, le recours au vote de confiance, très fréquemment utilisé par le gouvernement, visait à assurer une adoption rapide et à resserrer les rangs de la majorité en proie à des dissensions alors que la popularité du Cavaliere chute.
Adopté fin mai par le gouvernement, alors que les marchés étaient secoués par les vives inquiétudes sur les finances publiques des pays de la zone euro, ce plan d'austérité de 25 milliards d'euros porte sur 2011 et 2012.
Magistrats, diplomates, fonctionnaires, médecins du service public, monde de la culture: cette cure d'austérité qui comporte des "sacrifices indispensables" afin de "sauver l'avenir de l'Italie" selon M. Berlusconi, a mécontenté de nombreuses catégories et entraîné une vague de protestations.
Le plus gros syndicat du pays, la CGIL, avait organisé une grève générale le 25 juin contre ces mesures et rassemblé selon lui un million de manifestants.
Les deux autres grands syndicats italiens, CISL et UIL, ne sont en revanche pas descendus dans la rue.
Lors du vote à l'Assemblée, le leader du Parti Démocrate, Pier Luigi Bersani, a dénoncé un budget "injuste" qui tuera "les faibles signaux de reprise" de l'économie.
Ce plan d'austérité doit permettre à Rome de ramener le déficit public à 2,7% du PIB en 2012 contre 5,3% en 2009 afin de rassurer les marchés alors que l'Italie affiche l'une des dettes les plus élevées du monde qui devrait représenter 118,4% du PIB cette année.
Mais il aura en revanche, selon la Banque d'Italie, un effet négatif sur la croissance économique qui est déjà structurellement faible.
Composé pour les deux tiers de réductions des dépenses publiques, ce plan prévoit un gel de trois ans des salaires des fonctionnaires, la baisse de 10% des budgets des ministères et une réduction du train de vie de l'Etat notamment à travers la diminution des salaires des ministres et des parlementaires et du nombre de voitures officielles.
Le gouvernement a par ailleurs imposé aux régions 8,5 milliards d'euros d'économies sur les deux ans, soit la moitié de la réduction des dépenses prévues dans le plan.
Un tour de vis qui a provoqué l'ire des gouverneurs de régions de droite comme de gauche qui assurent qu'ils ne seront plus en mesure d'assurer certains services à la population en matière sociale ou de transport.
En matière de retraites, le plan contient en particulier les modalités de mise en oeuvre d'une mesure de 2009 prévoyant une augmentation progressive de l'âge légal de départ en fonction de l'espérance de vie à partir de 2015.
Selon les prévisions de l'organisme en charge des retraites, cela devrait entraîner un relèvement de l'âge de plus de 3 ans d'ici 2050.
Au niveau des recettes, Rome a décidé de renforcer la lutte contre l'évasion fiscale qui coûte chaque année 120 milliards d'euros à l'Etat.