Le gouvernement et la majorité ont confirmé jeudi qu'ils voulaient repousser à la rentrée les mesures sur la pénibilité, au dernier jour de l'examen du dossier des retraites en commission à l'Assemblée nationale, la gauche déplorant de "faire tapisserie".
"Comme cette question doit être revue avec les partenaires sociaux, l'idée est d'examiner les amendements juste avant la séance publique en septembre", a précisé la député UMP Valérie Rosso-Debord.
"En bref, la commission est réunie pour faire tapisserie en attendant que le gouvernement prenne des décisions", a commenté la député Martine Billard (Parti de gauche).
Nombreux sont ceux qui, à droite comme à gauche, veulent modifier le volet pénibilité de la réforme.
A ce stade, la réforme du gouvernement propose de maintenir la retraite à 60 ans pour les salariés qui, du fait d'une situation d'usure professionnelle constatée, souffrent d'un taux d'incapacité physique supérieur ou égal à 20%.
Là où M. Woerth parle d'un "droit sans précédent en Europe, qui concernera 10.000 personnes par an", la gauche et les syndicats -mais aussi une partie de la droite- déplorent un dispositif calqué sur une proposition du Medef et remplaçant la notion de pénibilité par celle d'incapacité ou d'invalidité.
Face à la contestation, Nicolas Sarkozy a promis des concessions sur ce dossier. Mais l'exécutif ne veut pas dévoiler son jeu dès maintenant et attend les discussions, fin août, avec les syndicats et surtout l'ampleur de la mobilisation dans la rue, le 7 septembre, pour voir jusqu'où il doit aller.