Actionnaire de la chaîne de magasins Photo Service Photo Station (PSPS), France Télécom envisage de se renforcer dans son capital, ce qui provoque de l'inquiétude chez les syndicats, selon des sources concordantes.
Les syndicats, qui redoutent des conséquences sociales, ont été invités mardi à une "réunion sur une éventuelle prise de contrôle de la maison mère, mais à ce stade aucune décision n'a été prise", a confirmé jeudi à l'AFP un porte-parole de France Télécom.
Les syndicats affirment de leur côté que le groupe leur a mentionné son souhait de monter dans le capital pour devenir majoritaire.
La chaîne de magasins PSPS, qui avait bâti son succès dans les années 90 sur le tirage express de photos dans les centres commerciaux, a notamment souffert de l'extension du marché de la photo numérique.
Reprise fin 2005 par les fondateurs, Michael Likierman et Daniel Abittan, PSPS comptait alors 3.078 salariés dans 550 points de vente. "Mais près d'un tiers d'entre eux ont depuis perdu leur emploi", a dit Denis Lauxire (CFDT), secrétaire du comité d'entreprise.
France Télécom a progressivement pris 48,5% du capital de la Générale de téléphone (GDT), qui a racheté PSPS en juillet 2008. Une cinquantaine de boutiques sur 285 ont été recyclées sous la marque Orange, pour ne plus vendre que de la téléphonie mobile, selon le syndicat Sud.
Les syndicats craignent qu'en devenant majoritaire, France Télécom ne supprime des avantages sociaux. "On s'attaque à NOS avantages sociaux petit à petit, par exemple l'accord d'entreprise sur l'organisation du travail en semaine de quatre jours", a ajouté M. Lauxire.
Selon Sud, la direction "souhaite le maintien" de la convention collective du commerce, de l'électronique et de l'équipement ménager, plus favorable que celle des télécoms.
Le conflit a aussi des répercussions judiciaires, l'expert du comité d'entreprise obtenant en avril "le droit de connaître le pacte d'actionnaires, mais la direction préférant depuis payer l'astreinte de 500 euros par jour", selon Denis Lauxire.
"La décision du TGI fait l'objet d'un appel", a précisé à l'AFP France Télécom, qui ne commente pas les décisions concernant "des entreprises n'appartenant pas au groupe France Télécom".
Ce dernier est actionnaire via la CET (Compagnie Européenne de Téléphonie) , société mère de la GDT, basée au Luxembourg, selon plusieurs sources syndicales. France Télécom n'a pas commenté.