Les députés PS ont défendu mercredi la garantie d'un départ en retraite à 60 ans pour les carrières longues et/ou pénibles, tout en "favorisant" l'activité au-delà de cet âge, dans le cadre de la "retraite choisie", suscitant ironie à l'UMP et désaccord de la gauche de la gauche.
"Nous avons réaffirmé notre attachement à l'âge légal de départ en retraite à 60 ans", a déclaré la porte-parole du PS sur la réforme des retraites, Marisol Touraine, à l'issue d'une réunion de la commission des Affaires sociales.
"Nous considérons cependant qu'il faut inciter les Français qui le souhaitent, et qui le peuvent, à travailler plus longtemps", a-t-elle poursuivi. "C'est pour tenir compte de la diversité des parcours que nous introduisons cette idée de +retraite choisie+".
"Nous n'avons jamais fait de l'âge légal de départ en retraite à 60 ans un dogme. Nous en avons toujours fait une protection et une liberté", selon elle.
Le PS entend maintenir le droit à la retraite à 60 ans pour les carrières longues et/ou pénibles, selon Mme Touraine. "En revanche, pour les autres il faut favoriser l'activité au-delà de cet âge-là, le plus longtemps possible, par rapport aux souhaits des individus".
"A l'horizon 2025, nous en restons à 41 annuités et demie", a-t-elle précisé.
Son homologue UMP Valérie Rosso-Debord a ironisé sur la "révolution culturelle" du PS: "Nous sommes satisfaits que la raison l'emporte". "Ils acceptent notre projet de loi", a-t-elle affirmé.
"Nous sommes en total désaccord avec la position de Mme Touraine", a réagi le porte-parole des députés communistes, Roland Muzeau, en critiquant la volonté d'un "maintien de l'âge de 60 ans simplement comme un affichage".
Martine Billard (Parti de gauche) a critiqué "le concept PS de retraite choisie" et celui selon lequel "la liberté individuelle ne doit pas s'opposer à la répartition". Car, note Mme Billard, "quand on part sur l'individualisation de la retraite, on arrive à un système qui n'est plus solidaire".