Les députés PS et UMP se sont accusés mutuellement de saper les débats sur la réforme des retraites mardi en commission des Affaires sociales à l'Assemblée, lors d'une suspension de séance.
"On a vraiment le sentiment d'un jeu dont les dés sont pipés, d'une discussion pour rien, pour donner le sentiment que le gouvernement écoute les parlementaires. La vérité, c'est que le gouvernement est fermé et n'écoute pas les parlementaires, en particulier les parlementaires de l'opposition", a déclaré devant la presse Marisol Touraine, principale oratrice du groupe PS.
La commission des Affaires sociales a entamé mardi à 15H00 l'examen du projet de loi de réforme des retraites, en présence du ministre du Travail Eric Woerth et du secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron.
"Nous avons des ministres qui écoutent et donnent le sentiment de laisser passer le temps, comme si c'était pour eux un mauvais moment à passer, alors que pour nous, c'est une étape importante du processus démocratique parlementaire", a ajouté Mme Touraine, regrettant de nouveau le huis clos des débats.
La députée UMP Valérie Rosso-Debord a elle accusé le PS "de faire en sorte que la discussion n'ait pas lieu, d'avoir un débat dilatoire et de chercher le bon moment à force de provocation pour partir et faire un coup d'éclat".
Interrogée sur cette possibilité d'un boycott, Mme Touraine avait répondu: "J'espère que nous allons pouvoir être entendus. Nous verrons la tournure que prennent les événements. Je veux croire qu'il y aura un sursaut d'esprit démocratique dans cette commission".
"Les députés UMP sont sereins. Le gouvernement nous écoute. Nous aimerions avancer sur le texte", a lancé Mme Rosso-Debord.