
Les pays européens prendront "les mesures nécessaires" pour aider le cas échéant leurs banques une fois que les résultats des tests en cours sur leur solidité financière auront été publiés le 23 juillet, a indiqué lundi la présidence belge de l'UE.
Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a rappelé que les modalités de publication de ces tests de résistance, très attendus, seraient finalisées mardi lors d'une réunion des grands argentiers de l'Union européenne à Bruxelles.
Ensuite, "nous attendrons la publication" des résultats et "nous prendrons les mesures nécessaires" si des insuffisances devaient être identifiées, a-t-il ajouté à Bruxelles, en marge d'une première réunion avec ses collègues européens.
"Au cas improbable où certaines banques auraient besoin d'injections de capital, nous trouverons le meilleur moyen de renforcer leurs fonds propres", lui a fait écho son collègue chypriote, Charilaos Stavrakis.
"Si elles peuvent obtenir des fonds du secteur privé et des marchés, ce serait le scénario idéal", a-t-il ajouté. "Mais en tout état de cause, il y a plusieurs options à disposition des responsables politiques pour aider une banque en difficulté", y compris "l'injection de fonds publics", a-t-il souligné, en faisant toutefois valoir que ce serait la solution "la moins souhaitable".

Des économistes s'attendent à ce qu'une recapitalisation de certains établissements s'avère nécessaire.
La banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS) a ainsi publié lundi sa propre étude sur la santé du secteur bancaire espagnol, particulièrement fragilisé par la crise économique. Elle estime que les banques espagnoles auront besoin d'une recapitalisation à hauteur de 50 milliards d'euros pour renflouer leurs fonds propres.
"Mais nous sommes préoccupés par le fait qu'un montant très inférieur de 20 milliards d'euros au maximum sera identifié comme injection nécessaire" lors des tests de résistance, souligne RBS dans son étude.
La banque britannique a aussi réalisé un test de résistance sur la base d'un scénario de crise de très grande ampleur, qui obligerait les banques espagnoles à accepter une décote de 30% sur leurs portefeuilles de titres de dette obligataire (contre une décote 5% dans le premier scénario).

Dans un tel cas, le secteur bancaire devrait enregistrer une perte énorme de 400 milliards d'euros, et le reste de la zone euro une perte de 1.300 milliards d'euros.
Des tests de résistance sont actuellement menés sur les 91 principales banques européennes. Pour rassurer les marchés, il a été décidé de publier les résultats le 23 juillet.
L'exercice est censé rendre compte de la capacité de résistance des établissements bancaires à des conditions extrêmes, telle qu'une dépréciation des titres de dettes détenus par les établissements.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a rejeté lundi les critiques parfois exprimées sur les critères retenus.
"D'abord on a dit qu'ils étaient trop durs, qu'ils allaient conduire toutes les banques à la faillite, le lendemain on dit qu'ils sont trop faibles et que l'exercice ne sert de toute façon à rien. Généralement, la vérité se situe au milieu", a-t-il dit aux journalistes à Bruxelles.
Les tests de résistance constituent "un pas important pour dissiper l'incertitude qui persiste sur les marchés concernant la situation des banques en Europe", a ajouté M. Schäuble.