Les tests de résistance menés sur les principales banques européennes ont concerné 91 établissements, a indiqué le Comité européen des superviseurs bancaires (CEBS), soit beaucoup plus que les 22 institutions qui avaient été testées l'an passé.
Le CEBS confirme que la publication des résultats de ces tests interviendra bien le 23 juillet, comme l'avaient annoncé Paris et Berlin.
"Le spectre des tests de résistance a été élargi pour ne plus inclure seulement des groupes bancaires internationaux majeurs mais aussi des établissements de crédit importants sur le plan national en Europe", a précisé le CEBS dans un communiqué publié sur son site dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le comité de superviseurs, chargé de la conduite les tests, a ainsi décidé d'inclure suffisamment d'établissements pour appréhender au moins 50% du secteur bancaire de chaque pays, mesuré par le volume des actifs.
Au total, les 91 banques testées pèsent 65% du secteur bancaire de l'Union européenne.
Ces tests sont censés rendre compte de la capacité de résistance des établissements bancaires à des conditions économiques et financières extrêmes.
Le régulateur soumet les banques et leurs portefeuilles de crédit à des scénarios économiques de crise aiguë et vérifient que leurs capitaux propres leur permettraient d'y faire face sans mettre en danger leur solvabilité.
Signe de la spécificité des secteurs bancaires de ces pays, caractérisés par un fort éclatement, 14 établissements ont été testés en Allemagne et 27 en Espagne, contre 4 seulement en France, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni.
Le nombre aurait même pu être plus élevé en Espagne, où le CEBS a tenu compte dans ses tests des rapprochements récemment opérés entre plusieurs caisses d'épargne.
Le CEBS précise également quelques-unes des hypothèses retenues dans les tests. Deux scénarios ont été élaborés : l'un dit de base, c'est-à-dire sans détérioration particulière des conditions macroéconomiques; et l'autre dit négatif, incorporant des hypothèses pessimistes, pour 2010 et 2011.
Le scénario négatif prévoit notamment une croissance minorée de trois points de pourcentage par rapport aux estimations de la Commission européenne.
Il inclut également un "choc souverain", c'est à dire un mouvement de défiance vis-à-vis de certains Etats de l'UE, "à l'instar de la situation observée début mai 2010", précise le CEBS.
Il n'est pas fait mention, en revanche, de la prise en compte d'une hypothèse de défaut de paiement d'un Etat, ce que le marché avait déjà anticipé.
Le scénario prend également en compte des "conditions négatives sur les marchés financiers" et un "choc sur les taux d'intérêt", conséquence d'une détérioration du marché obligataire en Europe.
Par précaution, le CEBS rappelle que les tests de résistance "ne fournit pas des prévisions d'événements attendus, mais plutôt une analyse appuyée sur des hypothèses, qui vise à permettre aux superviseurs d'évaluer le niveau des fonds propres des banques européennes".