Le ministre du Travail Eric Woerth a écarté mercredi la possibilité d'organiser sur la réforme des retraites une "votation citoyenne", en estimant que cela risquait de favoriser le statu quo et rappelé sa préférence pour des consultations avec les syndicats et les partis politiques.
"Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne solution", a-t-il répondu, lors des rencontres pour la modernisation de l'Etat, à une fonctionnaire qui lui proposait d'organiser une "votation citoyenne", comme cela se pratique en Suisse.
"Ne parlez pas de la Suisse en ce moment! Parlez moi de la Haute-Savoie, cela reste politiquement correct", a d'abord répondu dans un sourire M. Woerth, en déclenchant des rires dans la salle, en raison de l'allusion aux informations de presse sur des comptes suisses de Liliane Bettencourt.
Si la question du référendum est "d'augmenter l'âge légal du départ à la retraite, les gens vont répondre non", a ensuite expliqué M. Woerth.
"Mais une fois qu'ils auront répondu non, qu'est ce qu'on fait ?", s'est-il interrogé. "Après, on peut leur demander s'ils sont favorables à une baisse de leur retraite et ils vont répondre non aussi", a-t-il ajouté.
"Ensuite, si on leur demande d'augmenter leurs cotisations ou leurs impôts, ils vont répondre non aussi", a poursuivi le ministre, avant d'estimer qu'à "un moment donné, il faut que le décideur public puisse décider", en consultant plutôt via le dialogue social.
"Je crois aux syndicats, je ne crois pas que ce soit des adversaires" et "plus on donnera de légitimité aux syndicats, plus ils représenteront les salariés et plus ils auront des positions responsables", a-t-il expliqué.
L'annonce le 16 juin du projet de réforme des retraites avait été précédé de consultations avec les syndicats et les partis politiques.