Les agents et dockers de Marseille et des grands ports de l'Ouest se sont mis en grève lundi, à l'appel de la CGT pour demander au gouvernement un départ anticipé en retraite afin de compenser la pénibilité de leur travail, a-t-on appris auprès du syndicat.
"Il n'y a aucune activité, sauf pour les passagers", a indiqué à l'AFP une porte-parole du grand port maritime de Marseille (GPMM). Daniel Manca, secrétaire général du syndicat CGT des dockers de Marseille-Est, a précisé qu'une dizaine de bateaux étaient bloqués.
Au Havre, qui compte 2.000 dockers, l'activité fret était nulle, selon la CGT, qui indiquait toutefois que le transmanche et le pétrolier n'étaient pas affectés par la grève.
Le Havre était aussi touché par une grève à l'appel de la Fédération nationale des ports et docks contre un projet national de détachement des agents du port auprès des entreprises de manutention.
A Nantes, la direction du port a précisé que "c'est un mouvement bien suivi mais (que) l'activité n'est pas bloquée complètement".
Le port de Rouen était pour sa part "relativement peu impacté car l'essentiel du trafic vrac prévu aujourd'hui (était) assuré par des sociétés privées", selon un porte-parole de la direction. Quatre bateaux avaient cependant été touchés en milieu d'après-midi, selon la même source.
Alors qu'une réunion sur la pénibilité est prévue mardi à Paris avec les différents ministères concernés, Daniel Manca estime que "la future loi sur les retraites n'apporte aucune réponse" sur ce sujet.
"Tout un tas de dispositions" sur la pénibilité était prévu, mais aujourd'hui "l'Etat semble différer les réponses et définit un calendrier qui devient commun avec celui des retraites", explique Pascal Galéoté, secrétaire général de la CGT des agents du port de Marseille.
Yves Tual, délégué CGT à Nantes/Saint-Nazaire, abonde dans le même sens, soulignant que la reconnaissance de la pénibilité était prévue dans le cadre de la réforme portuaire.
Cette grève de 24 heures va se poursuivre à partir de mardi avec une grève d'une heure chaque jour en début de vacation, selon la CGT.
La Fédération des entreprises de transport et logistique de France (TLF) a demandé lundi "aux pouvoirs publics d'intervenir de toute urgence pour débloquer (la) situation" du port du Havre, affirmant que les mouvements sociaux y ont "des conséquences catastrophiques".
La fédération juge "dramatiques" les conséquences de ces actions "pour la rentabilité d'exploitation des transporteurs routiers et des commissionnaires de transport".
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