Un "faisceau d'indicateurs", dont l'emploi en intérim, montrent une amélioration de la situation économique et sociale après une année noire en 2009, mais les niveaux d'avant cette récession historique sont loin d'être atteints, a observé mardi la "banque" de la Sécu (Acoss).
Après avoir rappelé que 2009 a été "historique en matière économique et sociale dans le mauvais sens", le directeur de l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale, Pierre Ricordeau, a évoqué "un faisceau depuis plusieurs mois d'indicateurs orientés vers l'amélioration, sans avoir rejoint les niveaux d'avant la crise".
Entre autres "signaux positifs", il a cité devant la presse la remontée de l'intérim et des intentions d'embauche (hors intérim) mais aussi la baisse des demandes de délais de paiement de cotisations sociales émanant des entreprises.
"Les chiffres de l'emploi du premier trimestre 2010, légèrement positifs, nous ont un peu surpris favorablement après la forte baisse de 2009 et montrent un retournement plus rapide que nous ne l'attendions. Cela ne préjuge pas de la suite", a déclaré Alain Gubian, directeur des études et statistiques.
Pour le deuxième trimestre, "nous ne sommes ni très enthousiastes ni très pessimistes", a-t-il ajouté, n'excluant pas totalement "une possibilité de retour à des chiffres négatifs parce que l'emploi ne s'est pas ajusté autant qu'on l'attendait mais sans que ce soit une replongée".
Il y a eu "quatre trimestres de croissance régulière de l'intérim mais nous ne sommes pas encore revenus à la situation antérieure", a précisé Paul Franceschi, après avoir noté que 2009 a été "assez noire avec une chute de l'emploi de 2,3%", à commencer par l'intérim, et avec "un recul de la masse salariale sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale".
En 2009, "même les très petites entreprises, qui comptent moins de dix salariés, ont perdu des emplois, ce qui ne s'était pas produit lors des récessions précédentes de 1993 et de 1975", a-t-il aussi souligné.
Si les destructions d'emplois ont été massives en 2009, "tout le monde s'attendait à des destructions plus fortes", a rappelé M. Gubain, expliquant "les entreprises ont un peu moins ajusté leurs effectifs en baissant le recours aux heures supplémentaires et en mobilisant très fortement le chômage partiel".
Au premier trimestre 2010, cette mobilisation du chômage partiel joue encore, tandis qu'"on commence à voir un retournement pour les heures supplémentaires", a-t-il noté.
Le nombre de demandes de délais de paiement des entreprises, qui s'était fortement accru jusqu'au printemps 2009 pour avoisiner les 8.000, poursuit depuis son reflux, même s'il reste à un niveau plus élevé (6.500) qu'avant la crise (5.000), selon l'Acoss.
Et la capacité des entreprises à payer les cotisations, qui s'était aussi très fortement dégradée au coeur de la récession, continue de s'améliorer en 2010.