L'inflation a ralenti pour la première fois depuis quatre mois en juin dans la zone euro, à 1,4% sur un an, selon une première estimation publiée mercredi par l'office européen des statistiques Eurostat.
C'est un niveau moins élevé que prévu par les économistes interrogés par l'agence financière Dow Jones Newswires qui tablaient sur 1,5%.
"Le ralentissement de l'inflation dans la zone euro à 1,4%, après un plus haut depuis 17 mois en mai (...) renforce l'idée que si l'économie de la zone euro connaît actuellement des problèmes significatifs, l'inflation n'en fait pas partie", a commenté Howard Archer, économiste à l'institut IHS Global Insight.
L'inflation avait atteint 1,6% dans la zone euro en mai, son plus haut niveau depuis décembre 2008.
Elle avait auparavant accéléré à 1,5% en avril et 1,4% en mars, après 0,9% en février et 1% en janvier.
Les prix à la consommation dans la zone euro avaient recommencé à augmenter en novembre 2009, après cinq mois d'affilée de taux d'inflation négatifs, un signe de la reprise économique en cours mais surtout de l'évolution des prix du pétrole.
Depuis, à l'exception d'un léger ralentissement en février, l'inflation n'avait cessé d'accélérer dans les seize pays partageant la monnaie unique.
"L'accélération de l'inflation dans la zone euro jusqu'au pic du mois de mai a été très largement due à une hausse des prix de l'énergie (sur un an), et ceux-ci semblent avoir diminué en mai", a expliqué Howard Archer.
Eurostat ne donne pas encore le détail des composantes de l'inflation.
"Mais il est probable que le ralentissement de l'inflation soit dû à des effets de comparaison des prix de l'énergie", estime également Clemente De Lucia, économiste chez BNP Paribas.
Cependant, "il est attendu que l'inflation accélère au cours des prochains mois" car "les effets de comparaison énergétiques s'inverseront en juillet", même s'"il n'y a aucune menace inflationniste à l'horizon", ajoute-t-il.
L'inflation reste au-dessous de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), gardienne de la stabilité des prix, qui vise sur le moyen terme une inflation légèrement inférieure à 2%.