La Bourse de Paris a bondi mercredi en fin de matinée, tirée à la hausse par les valeurs bancaires, le marché saluant une opération de refinancement des banques de la zone euro par la Banque Centrale Européenne (BCE).
A 12H11 (10H11 GMT), le CAC 40 progressait de 1,10% (+37,66 points) à 3.470,65 points dans un volume d'échanges de 1,325 milliard d'euros. La place parisienne s'était jusqu'alors montré hésitante, oscillant autour de l'équilibre, au lendemain d'une chute de plus de 4%.
La BCE a alloué mercredi un montant record de 131,9 milliards d'euros de liquidités sur trois mois à 171 banques de la zone euro, au taux fixe de 1%.
Cette opération, très attendue par les marchés, intervient un jour avant l'arrivée à échéance d'un prêt record de 442 milliards d'euros accordé il y a un an à plus d'un millier de banques de la zone euro.
Les investisseurs redoutent que le remboursement massif de ce prêt par les établissement ne provoque un brusque assèchement des liquidités, provoquant des tensions sur le marché interbancaire et conduisant à un resserrement des conditions du crédit.
Mais l'opération de refinancement menée mercredi par la BCE, destinée à aider les banques qui manquent de liquidités de faire face à l'échéance de jeudi, "est susceptible de mettre du baume au coeur des investisseurs", observe Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
"On voit bien que la BCE n'arrête pas de prêter, mais qu'elle essaye de contenir les liquidités qu'elle a mises sur le marché. L'objectif est d'inciter les banques à se prêter entre elles, ce qu'elles sont encore très réticentes à faire", explique-t-il.
De fait, l'euribor à 3 mois, taux interbancaire de référence en zone euro, s'est de nouveau tendu mercredi, progressant à 0,767%, contre 0,761% mardi, ce qui témoigne d'une défiance accrue des établissements les uns pour les autres.
Alors qu'elles avaient enregistré la veille les plus fortes chutes de l'indice, les valeurs bancaires prenaient la tête de la cote parisienne: Crédit Agricole bondissait de 4,63% à 8,73 euros, BNP Paribas de 4,14% à 45,46 euros et Société Générale de 3,64% à 35,03 euros.
Malmenées elles aussi mardi, les valeurs automobiles se reprenaient nettement, Renault progressant de 3,18% à 31,51 euros, Peugeot de 2,19% à 21,42 euros, et Michelin de 1,92% à 57,89 euros.
Le titre d'Accor lâchait 0,83% à 38,71 euros, avant l'entrée en Bourse vendredi des deux groupes nés de la scission, l'un conservant les activités de l'hôtellerie et l'autre reprenant les services prépayés.
France Télécom, quant à lui, reculait de 0,55% à 14,36 euros, après l'abaissement par Goldman Sachs à neutre, contre acheter auparavant, de sa recommandation sur le titre.
Le marché sera attentif à la publication de l'enquête du cabinet ADP sur l'emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis, attendue à 14H15 (12H15 GMT).