Une négociation sur l'organisation et les conditions du travail des 49.000 agents de Pôle emploi approche de sa fin, mais pas forcément d'un accord entre la direction et les syndicats, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
L'amélioration du service aux chômeurs et des conditions de travail à Pôle emploi était une priorité pour le gouvernement début 2010, alors que la crise a fortement augmenté la charge de travail, le stress voire les tensions avec les usagers dans les agences du service public de l'emploi.
Un projet d'"accord relatif à la prévention des risques psychosociaux et aux conditions de travail" a été soumis mardi pour relecture aux représentants du personnel, après plusieurs réunions depuis janvier, a indiqué la direction à l'AFP.
Mais, selon la CFDT, qui ne s'attend à aucune modification majeure, sauf quelques virgules ou quelques mots, le texte proposé par la direction "n'améliore en rien la situation actuelle des agents ni leurs conditions de travail".
Le texte "vise simplement à demander aux syndicats de cautionner un plan de prévention national qui ne contient pour l'essentiel que des mesures qui préexistaient avant les discussions et n'ont pas fait la preuve de leur efficacité".
Il est "uniquement destiné à faire croire qu'elle (la direction générale) est décidée à agir" mais "toutes nos demandes sont rejetées sans même faire mine de les discuter", accuse la CFDT dans un communiqué inhabituellement virulent.
"Par exemple : pas de poste de travail individuel dédié : trop cher selon la direction (...) le nomadisme va donc continuer! Pas d'engagement clair sur l'adéquation de la charge de travail (...) les demandeurs d'emploi vont donc continuer à +bénéficier+ d'un service dégradé!", observe la CFDT, qui est la quatrième organisation du personnel, derrière le SNU, FO et la CGT.
Pôle emploi est issu de la fusion de l'ANPE et des Assedic.
Une enquête par questionnaire réalisée fin 2009 a démontré un important stress pour les agents bousculés par les changements de tâches, et l'explosion du nombre de chômeurs avec la crise.
Le ras-le bol s'est exprimé lors de nombreux mouvements de grève localisés et récemment lors d'une grève nationale le 8 juin relativement suivie (19% à 25% du personnel) pour attirer l'attention des autorités sur l'insuffisance et la précarisation des effectifs qui dégrade les conditions de suivi des chômeurs. La CFDT n'avait pas appelé à la grève le 8 juin.