Seuls 5% des Français croient à un retour rapide au plein emploi dans les trois ans, 41% jugeant qu'on n'y parviendra jamais, selon une enquête TNS Sofres pour le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE).
21% pensent qu'il faudra 10 à 15 ans, voire davantage, pour revenir au plein emploi, tandis que 39% jugent que cet objectif peut être atteint à un HORIZON inférieur à dix ans, selon ce sondage. Le plein emploi correspond à un taux de chômage d'environ 5% de la population active.
Le projet de réforme des retraites présenté la semaine dernière par le gouvernement est construit sur un scénario de décrue importante du chômage à 7,7% en 2015, 5,7% en 2020 et 4,5% à partir de 2024.
Le gouvernement table d'ailleurs sur environ un milliard d'euros de recettes nouvelles provenant de la transformation d'une partie des cotisations chômage en cotisations retraite à partir de 2015.
Le COE organise mardi un colloque intitulé "L'emploi par delà de la crise" avec la participation notamment du conseiller social de l'Elysée Raymond Soubie et de l'essayiste Alain Minc, réputé proche du chef de l'Etat.
Le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, sera également présent mais pas le président de Pôle emploi, Dominique-Jean Chertier (groupe Safran), absent pour des problèmes d'agenda, selon le COE.
A cette occasion, le COE a souhaité mesurer l'effet de la crise, la vision que les salariés se font de leur carrière et des politiques de l'emploi.
Seuls 22% des personnes interrogées ont indiqué que la crise n'avait pas eu d'impact sur leur situation.
Pour les autres, la dégradation des conditions de travail est la conséquence la plus souvent citée (démotivation des collègues, dégradation de l'ambiance, tension accrue avec les managers, rythmes plus intenses etc), juste devant la perte de rémunération (diminution de prime, gel de salaire, etc).
Interrogés sur leur avenir, une majorité des Français souhaiteraient suivre une formation (62%) ou changer d'emploi, poste ou fonction (54%). Les premiers freins cités au changement sont le manque d'opportunités, les freins financiers et ceux liés à la vie familiale.
Pour redresser la situation, la plupart compte plus sur l'amélioration de la conjoncture mondiale que sur les politiques menées en France et en Europe.
A la question de savoir s'il faut rendre les licenciements plus difficiles, 51% ont répondu "oui", contre 43% estimant qu'"il faut rendre les licenciements plus faciles avec une contrepartie financière de la part de l'entreprise (taxe sur les licenciements)" et 6% qui pensent qu'"il faut rendre les licenciements plus faciles, sans contrepartie financière de la part de l'entreprise".
Treize mesures ont été soumises au jugement des enquêtés, et les plus citées ont été "réduire les dépenses de l'Etat", "freiner l'immigration" et "diminuer la fiscalité des entreprises".
Enquête réalisée par internet du 3 au 12 mai auprès d'un échantillon représentatif de 900 salariés et de 300 chômeurs.