Le pouvoir d'achat des ménages français a nettement progressé en 2009, gagnant 1,6% en un an grâce à la forte baisse de l'inflation, selon une étude publiée mardi par l'Insee.
En raison notamment de la crise économique et de la flambée du chômage, le revenu disponible brut des ménages a en valeur moins augmenté l'an dernier qu'en 2008 (+1,0% après +3,2%). Mais leur pouvoir d'achat s'accélère à +1,6% après +0,4% seulement en 2008, grâce à la nette baisse de l'inflation, indique l'Institut national de la Statistique.
Les prix des dépenses de consommation des ménages ont en effet baissé de 0,6% en 2009, alors qu'ils avaient bondi de 2,9% l'année précédente sous l'effet d'une flambée des prix de l'énergie et des produits alimentaires.
"Mesuré au niveau individuel", le pouvoir d'achat (par unité de consommation) progresse en moyenne de 0,8% après avoir baissé de 0,4% en 2008, précise l'Insee, qui a introduit ce nouveau mode de calcul afin de répondre à certaines critiques.
"Malgré l'accélération du pouvoir d'achat, la consommation n'a que modestement progressé" et continue d'augmenter à un "rythme modeste" de +0,6%, après +0,5% en 2008, relève l'Insee.
La consommation a toutefois résisté malgré la récession record enregistrée l'an dernier: elle contribue pour 0,6 point à la hausse du produit intérieur brut (PIB), alors que celui-ci a chuté de 2,6% au total en 2009.
A l'inverse de la consommation, l'épargne des Français a nettement augmenté: leur taux d'épargne est passé à 16,2% du revenu disponible brut en 2009 (+0,8%), "sans doute pour des motifs de précaution face notamment à la forte dégradation du marché du travail".
Dans le détail, les dépenses de consommation des Français ont suivi des évolutions très disparates.
En 2009, les achats d'automobiles, qui s'étaient effondrés de 6,9% l'année précédente, ont nettement rebondi. Ils ont progressé de 8,3% au total, dopés par la "prime à la casse" qui a profité aux voitures neuves (+18%) au détriment des véhicules d'occasion (-11,8%).
Les dépenses que les ménages consacrent au logement, à son chauffage et à son éclairage ralentissent (+1,0% après +1,9%). En valeur, les loyers directement pris en charge par les ménages (hors aides) progressent au même rythme qu'en 2008, de +3,6%. En revanche, les aides au logement augmentent moins vite (+5,7%, après +8,5% en 2008).
Dans l'ensemble, les prix des loyers décélèrent encore légèrement: +1,8% après +2,0% en 2008 et +3,3% en 2007.
Les dépenses de chauffage et d'éclairage retournent à la baisse en 2009 (-1,8% après +4,3%).
Ces dépenses pour le logement représentent 75% des dépenses "pré-engagées", qui sont souvent incompressibles pour les ménages, précise l'Insee.
En 2009, les achats de biens et services des technologies de l'information et de la communication (TIC) restent soutenus mais ralentissent: +6% en volume après +6,8% en 2008. A l'inverse, les achats d'appareils vidéo et audio s'accélèrent (+23,7% contre +13,1%), en particulier grâce aux téléviseurs (+35,1%).
Globalement, la consommation de biens et services de loisirs et de culture progresse modérément pour la deuxième année consécutive (+2,9%).
Les dépenses de santé continuent à progresser vivement (+4,4% en volume).