Près de cinq milliards d'euros d'économies sont demandés à la Défense, a annoncé lundi le ministre Hervé Morin dans une interview à La Tribune.
"Entre la loi de programmation militaire et la lettre de cadrage de François Fillon (qui prévoit le maintien des dotations budgétaires de l'Etat sans compensation de l'inflation), il y a une différence de près de 5 milliards d'euros cumulés sur trois ans", a expliqué M. Morin.
"Cela signifie que le volume des crédits affectés à la Défense serait sensiblement différent des 377 milliards initialement prévus", observe-t-il.
Inaugurant le salon Eurosatory de l'armement terrestre à Villepinte, M. Morin a précisé que dans la formation de ce nouveau budget de crise, la "priorité" serait donnée à l'équipement des armées.
"Nous continuerons à donner la priorité à l'équipement de nos forces grâce à des économies sur le fonctionnement", a déclaré le ministre de la Défense devant quelques-uns des 50.000 professionnels -industriels et militaires- du monde entier attendus à Villepinte (Seine-Saint-Denis).
Les réductions budgétaires font "l'objet de travaux de l'état-major des armées, de la Direction générale de l'armement et seront arbitrés par le chef de l'Etat", a-t-il précisé.
Toutefois, a assuré M. Morin, "l'équipement terrestre fera l'objet d'une attention toute particulière compte tenu des conditions des engagements actuels de nos forces, notamment sur le théâtre afghan".
Une annonce importante est attendue à Villepinte sur l'attribution du programme "Scorpion" de modernisation de l'armée de terre française, un ambitieux projet qui représente 5 milliards d'euros d'ici 2020.
"Nous devons donc travailler et présenter au président de la République un schéma compatible avec le nécessaire effort demandé à l'ensemble de la nation et avec l'ambition qui est la nôtre en matière de défense", ajoute le ministre dans La Tribune.
Pour lui, "la Défense et la lutte contre les déficits, c'est la même cause".
Il est cependant "trop tôt" pour dire sur quelles hypothèses d'économies va travailler son ministère, ajoute-t-il.
Le Premier ministre François Fillon a annoncé samedi que l'Etat allait diminuer de 45 milliards les dépenses publiques d'ici 2013 pour parvenir à l'objectif d'un déficit de 3% en 2013.