La Bourse de Paris a repris confiance cette semaine (+2,89%) alors que certains des risques qui paralysaient encore récemment les investisseurs se sont estompés, mais la plus grande prudence s'impose, l'ENVIRONNEMENT restant toujours fragile.
Le CAC 40 a terminé vendredi à 3.555,52 points en hausse de près de 100 points sur la semaine, soit un bilan hebdomadaire largement positif (+2,89%). Depuis le début de l'année, l'indice parisien reste toutefois en repli de 9,67%.
"Il est encore difficile de déceler une tendance haussière durable car le marché reste très hésitant et à la merci d'une mauvaise nouvelle", a résumé Jean-Louis Mourier, responsable du département macroéconomique chez le courtier Aurel.
"Mais il est vrai qu'au cours de cette semaine, pour la première fois depuis longtemps, les investisseurs ont négligé les mauvaises nouvelles et se sont concentrés sur les informations positives pour en tirer profit et revenir sur le marché actions", a-t-il souligné.
Concrètement, la Bourse a pris une bouffée d'oxygène cette semaine et a réussi à éloigner certains des risques qui empêchaient les investisseurs de prendre des positions à l'achat.
La crainte d'une moindre croissance mondiale, conséquence des politiques d'austérité mises en place par plusieurs pays européens, s'est amoindrie. Pour preuve, la BCE et l'Allemagne ont révisé à la hausse leurs prévisions de croissance pour 2010.
Les marchés ont aussi bien réagi aux statistiques chinoises, qui ont confirmé que ce pays reste un des moteurs de la croissance économique mondiale. Et de l'autre côté de l'Atlantique, la situation de l'emploi s'est améliorée, avec une baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage.
Les inquiétudes sur le front des dettes souveraines en Europe se sont également estompées après le bon accueil réservé aux émissions obligataires lancées par l'Espagne et l'Italie. Ces deux pays de la zone euro, considérés comme fragiles du fait de leurs importants déficits budgétaires, ont réussi à lever des fonds sans problème.
Enfin, la perspective d'une dégringolade sans fin de l'euro s'est également éloignée cette semaine. Selon M. Mourier, les déclarations de banquiers centraux de plusieurs pays émergents affirmant ne pas avoir l'intention de réduire la part de l'euro dans leurs réserves de change ont permis de rassurer les marchés sur la solidité de la monnaie, tout comme les propos tenus par le président de la BCE, Jean-Claude Trichet.
S'il est vrai que les risques sont moins aigus, ils n'ont pas pour autant disparu du paysage et restent dans l'esprit des investisseurs, note-t-on dans les salles de marché, où l'on rappelle la fragilité de cette reprise et la nervosité des intervenants.
Dans ces mêmes salles de marché, on s'accorde pour dire que le marché actions est devenu très attractif après les fortes baisses intervenues et que son niveau de valorisation (ratio entre le cours du titre et ses perspectives de résultats) est largement en-dessous de sa moyenne historique. Mais cela suffit-il à attirer les investisseurs et à braver les risques que représentent un placement en actions? Pour l'instant, la réponse est non, disent clairement les opérateurs.
La semaine prochaine sera riche en indicateurs économiques nord-américains. Seront notamment publiés les premiers chiffres sur l'activité en juin et la production industrielle en mai ainsi que les statistiques sur l'immobilier, toujours très surveillées par les opérateurs.