Une association française de défense des droit des militaires demande que les soldats servant en Afghanistan se voient accorder le bénéfice de la "campagne double", soit une bonification de deux fois le temps passé sur place comptant pour leurs retraites.
Dans une communiqué samedi, l'Adefdromil, qui se réclame de 1.500 adhérents, indique avoir écrit en ce sens au président de la République, au Premier ministre et au ministre de la Défense.
Rappelant qu'un 43e soldat français vient de trouver la mort en Afghanistan, l'Adefdromil souligne que ce bilan "est l'un des plus élevés depuis l'attentat du Drakkar à Beyrouth en 1983 qui avait coûté la vie à 58 militaires français".
"De toute évidence, les opérations militaires conduites dans les régions de Kapisa et de Surobi" présentent "le caractère d'opérations de guerre", ajoute l'association.
Elle estime en conséquence, en se fondant sur le code des pensions militaires de retraite, que les forces françaises servant depuis 2001 en Afghanistan "doivent se voir octroyer le bénéfice de campagne double".
Actuellement, a expliqué à l'AFP Michel Bavoil, président de l'Adefdromil, un soldat qui a passé six mois sur place se voit décompter six autres mois (soit un an en tout) pour le calcul de sa retraite. Avec la campagne double, un service de six mois se traduirait par 18 mois.
"Dans un passé récent, l'octroi de ce bénéfice de campagne a été accordé à ceux ayant servi en 1991 lors de la première +guerre+ du Golfe, à la suite d'une décision du Conseil d'Etat", explique-t-il. Or, déplore M. Bavoil, les autorités françaises "se refusent à reconnaître que les actions menées en Afghanistan relèvent de la guerre".
Interrogé sur cette requête, le ministère de la Défense n'a pas souhaité la commenter.