La Grèce n'aura pas besoin de restructurer sa dette publique ou de prendre de nouvelles mesures d'austérité au delà de celles déjà adoptées en accord avec l'Union européenne et le FMI, a déclaré dimanche le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou.
"La Grèce n'aura pas besoin de mesures (d'austérité) supplémentaires", a déclaré le ministre dans les colonnes du quotidien Eleftherotypia, en ajoutant qu'une restructuration de la dette "serait désastreuse pour la crédibilité du pays".
Selon M. Papaconstantinou, la récession devrait culminer en Grèce en 2010 et la reprise devrait ensuite commencer "graduellement": "Je reste confiant et je pense que nous allons nous redresser très rapidement", a-t-il ajouté.
La Grèce a accumulé une dette de près de 300 milliards d'euros, soit 115% de son PIB, et a été sauvée de la faillite par un programme de prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans monté par les pays de la zone euro et le Fonds monétaire international.
En contrepartie de cette aide financière, le gouvernement grec a été contraint à des mesures d'austérité très impopulaires.
M. Papaconstantinou a insisté dimanche sur le fait que le gouvernement socialiste ne reculerait pas devant la forte opposition rencontrée par son plan d'austérité, et notamment les nombreuses grèves et manifestations organisées par les syndicats.
"Le gouvernement a démontré qu'il ne prenait pas en compte le risque politique quand il s'agit de faire ce qui est nécessaire pour le pays", a déclaré le ministre des Finances.
Le ministre a également déclaré qu'il entretenait "une relation étroite et constructive" avec le gouverneur de la banque centrale de Grèce, Georges Provopoulos, récemment critiqué par des députés pour avoir échoué à protéger les obligations d'Etat grecques de la spéculation.
"Le gouverneur m'a donné des explications détaillées et je vais en référer devant le Parlement", a précisé le ministre.
Selon plusieurs députés, les spéculateurs ont été encouragés par la décision de la Banque centrale de Grèce en octobre d'étendre la période accordée aux investisseurs pour +recycler+ les bons du Trésor arrivés à échéance.
"L'extension de cette période a objectivement donné (aux investisseurs) une grande marge de manoeuvre pour spéculer et manipuler", selon ces députés, parmi lesquels le président de la Commission des Finances à l'Assemblée nationale, Vasso Papandreou.
Cette décision avait coïncidé avec une hausse vertigineuse des taux d'intérêts imposés à la Grèce sur le marché des obligations.
La Banque centrale de Grèce avait rejeté ces accusations.