Une grève de cinq jours a démarré lundi à minuit (23H00 GMT) au sein du personnel navigant de British Airways, après l'échec d'ultimes négociations entre la direction de la compagnie aérienne britannique, et du syndicat Unite, à l'origine de cet arrêt de travail.
Il s'agit de la première d'une série de trois périodes de cinq jours de grève espacées d'une journée, qui doivent s'étaler jusqu'à début juin, en pleines vacances scolaires au Royaume-Uni et juste avant le lancement de la coupe du Monde de football en Afrique du Sud.
Conformément à son plan de vol dévoilé la semaine dernière, BA a indiqué qu'elle effectuait tous les vols habituels au départ des aéroports de Londres-Gatwick et de Londres-City, et qu'elle prévoyait d'opérer plus de 60% de ses vols long-courriers normaux, et plus de 50% des moyen-courriers au départ de Londres-Heathrow.
"Nous transporterons plus de 60.000 passagers à travers le monde chaque jour entre le 24 et le 28 mai", durant l'arrêt de travail décrété par Unite, a précisé la compagnie.
Unite a tenté de son côté d'illustrer la mobilisation du personnel navigant. Des grévistes se sont réunis dans un stade à proximité de l'aéroport d'Heathrow, agitant des drapeaux au couleur de leur syndicat, portant des badges intitulés "Brutish Airways" ("Brutal" Airways, le surnom dont Unite affuble désormais l'ex-compagnie nationale du Royaume-Uni), et clamant des slogans hostiles au patron de BA, Willie Walsh.
Cette grève, qui porte à l'origine sur des suppressions de postes et autres mesures d'austérité que la compagnie veut imposer pour réduire des pertes record, a démarré après l'échec d'ultimes négociations en vue d'un compromis dans la nuit de dimanche à lundi.
Jusqu'au dernier moment, le co-dirigeant de Unite, Tony Woodley, a proposé de lever l'appel à la grève si la direction acceptait de rendre aux membres du syndicat le droit à des voyages quasi-gratuits, qui leur avait été retiré après un premier mouvement de grève en mars.
Cette mesure punitive est devenue une nouvelle pomme de discorde entre les deux parties, le conflit s'étant déplacé au delà des seules conditions de travail du personnel navigant.
BA a accusé la Bassa, section de Unite représentant le personnel navigant, de bloquer tout compromis, et a assuré qu'elle était pourtant prête à remettre en vigueur les voyages à prix réduit, une fois que les conditions de travail du personnel navigant auraient été modifiées.
Le gouvernement conservateur/libéral-démocrate, qui a pris les rênes du pouvoir il y a deux semaines, a pressé les deux parties de résoudre ce conflit pour le bien de la compagnie et de ses passagers.
"Les emplois de tous les salariés de BA dépendent de la compétitivité de la compagnie et de la loyauté de ses clients, et pour protéger l'une et l'autre, je presse le personnel navigant de BA de continuer à voler et à négocier", a déclaré le ministre des Transports, Philip Hammond.
Et le premier ministre David Cameron a souhaité qu'il y ait "le moins de perturbations possibles pour les passagers", selon son porte-parole, ajoutant que "la meilleure manière d'y parvenir est que les deux parties mettent fin à cette situation au plus vite".