La ministre de l'Economie Christine Lagarde a affirmé jeudi qu'il n'y avait "pas du tout" de distance entre Paris et Berlin, jugeant toutefois "discutables" les modalités de l'interdiction par l'Allemagne des "ventes à découvert" de certains produits financiers.
Interrogée sur RTL sur une "possible distance" se creusant entre les deux pays après la décision annoncée mardi par les autorités boursières allemandes, Mme Lagarde a répondu par la négative.
"Pas du tout! On est en train de construire les pièces qui manquaient à la maison euro et cette construction nécessite un consensus, des confrontations", a-t-elle déclaré.
Cette interdiction est cependant "une décision qui dans ses modalités est discutable, car il n'y a pas eu de discussion préalable" avec les partenaires européens de l'Allemagne, a estimé la ministre.
Christine Lagarde avait déjà regretté la veille que les "Etats concernés par la mesure" n'aient pas été consultés.
L'Autorité allemande des marchés financiers (Bafin) a annoncé mardi soir l'interdiction de certaines ventes à découvert portant notamment sur les emprunts d'Etats de la zone euro, et ce jusqu'au 31 mars 2011.
Les ventes dites à découvert permettent à des opérateurs de marchés boursiers, grâce à des mécanismes financiers sophistiqués, de vendre des titres qu'ils ne possèdent pas encore, avec l'espoir de les racheter à un moindre prix.