Le président de la plus importante organisation patronale japonaise a déclaré jeudi que la tourmente financière en Europe et la faiblesse actuelle de l'euro face au yen risquaient d'avoir des répercussions au Japon si la situation dure, selon les propos rapportés par les médias
"Je me demande si cette instabilité financière (en Europe) ne va pas avoir des effets sur la reprise économique au Japon, au cas où cette situation se prolongerait", a souligné Fujio Mitarai, président de la fédération patronale Keidanren, lors d'un point de presse régulier.
La chute de l'euro face au yen fausse les prévisions financières des entreprises nippones qui font des affaires en Europe, et sabre leur compétitivité sur les marchés de la zone euro.
L'euro est tombé à moins de 115 yens ces derniers jours, alors qu'il valait plus de 130 yens en début d'année. Beaucoup de groupes japonais ont calé leurs estimations financières pour l'exercice d'avril 2010 à mars 2011 sur la base d'un euro à 120 yens, un taux plus favorable qu'il ne l'est actuellement.
Si elle durait, cette faiblesse de l'euro et les incertitudes sur les marchés pourraient ainsi entraver le redémarrage actuel de l'activité économique japonaise.
Grâce aux mesures de relance intérieures et à la vigueur de la demande en provenance des autres pays asiatiques (Chine en tête), le produit intérieur brut (PIB) japonais a recommencé à augmenter à un rythme assez soutenu.
Le gouvernement japonais a annoncé jeudi que le PIB du pays avait crû de 1,2% au premier trimestre 2010 par rapport au niveau constaté au quatrième 2009, soit une progression de 4,9% en rythme annualisé.
Il s'agit du quatrième trimestre consécutif de regain, après le passage à vide constaté entre avril 2008 et mars 2009.