Le constructeur automobile américain General Motors (GM) a renoué avec les bénéfices pour la première fois depuis près de trois ans, ce qui marque une étape importante de son rétablissement après la faillite de l'an dernier et sa quasi-nationalisation.
Au premier trimestre, GM a dégagé un bénéfice net (part du groupe) de 865 millions de dollars. "Nous sommes heureux de notre résultat du premier trimestre et en particulier d'avoir atteint la rentabilité", a commenté Chris Liddell, directeur financier du constructeur, dans un communiqué.
"C'est une étape incroyablement importante. Nous sommes très loin de là où nous étions l'an dernier", a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision américaine CNBC. En 2009, GM continuait d'accumuler les pertes et a reçu près de 50 milliards de dollars d'aide du gouvernement américain au total, ce qui ne l'a pas empêché de déposer son bilan.
Il a émergé de la faillite en juillet, allégé d'une partie de ses dettes et quasi-nationalisé, le Trésor détenant désormais 60,8% des actions ordinaires du groupe et 2,1 milliards de dollars d'actions préférentielles.
GM affiche aujourd'hui une structure de coûts resserrée et s'est délesté de quatre marques sur huit pour ne conserver que Cadillac, Chevrolet, GMC et Buick.
"C'est significatif que GM soit en mesure de passer un cap et de retourner dans le positif avec des ventes en hausse, malgré un contexte international difficile", a estimé Bill Visnic, analyste du site spécialisé Edmunds.Com, interrogé par l'AFP.
L'embellie du premier trimestre est due principalement à la hausse des ventes, combinée à la maîtrise des coûts, a commenté M. Liddell sur CNBC.
Le chiffre d'affaires s'est élevé à 31,476 milliards de dollars, en hausse de 40% sur un an. Les ventes du 2e trimestre ont bien démarré, s'affichant en progression de 20% sur un an pour avril.
Si le groupe se félicite d'un résultat positif à l'international et en Amérique du Nord, le résultat est négatif en Europe au premier trimestre et la croissance des ventes y est nulle, a détaillé M. Liddell.
Alors que le Wall Street Journal écrivait samedi que le Trésor avait déjà engagé les premiers préparatifs pour réintroduire GM en Bourse, M. Liddell est resté évasif.
"Nous devons parvenir à une rentabilité durable", "il faut que l'entreprise et les marchés soient prêts", "ce n'est pas encore pour tout de suite", a-t-il dit sur CNBC, confirmant un discours tenu depuis plusieurs semaines.
M. Liddell avait dit préalablement que son groupe devait afficher plusieurs trimestres de bénéfices avant de se relancer sur les marchés.
En avril, le groupe a achevé de rembourser 6,7 milliards de prêts des Etats-Unis et du Canada pour relancer son activité.
L'Etat américain a injecté au total, entre décembre 2008 et juin 2009, 49,45 milliards de dollars dans l'entreprise, sous forme de prêts et d'actions préférentielles.
La Cour des comptes américaine jugeait fin novembre qu'il était peu probable que le gouvernement récupère toute sa mise. Un constat corroboré fin janvier par la Maison Blanche.
"Une introduction en Bourse cet été serait trop tôt, même s'il est possible que le gouvernement fasse pression", juge M. Visnic.
Pour lui il n'est pas impossible que le gouvernement récupère toute sa mise mais "cela dépend du temps qu'il veut attendre avant l'introduction en Bourse et la vente de sa participation".