La Banque nationale suisse (banque centrale) devrait continuer à soutenir le franc suisse qui a atteint un plus haut historique face à l'euro cette semaine, a laissé entendre son président Philipp Hildebrand, dans un entretien au journal NZZ am Somtag publié dimanche.
"Nous n'autoriserons pas qu'une déflation apparaisse en Suisse en raison des problèmes de la zone euro qui provoque une appréciation excessive du franc", a expliqué M. Hildebrand alors qu'une réunion de grands banquiers centraux doit démarrer dimanche au siège de la Banque des règlements internationaux (BRI).
Le franc suisse a franchi jeudi après-midi la barre historique des 1,4004 CHF vers 18H40 GMT pour un euro, porté par des rumeurs que la banque centrale suisse aurait arrêté de défendre sa monnaie face aux attaques de spéculateurs.
La tension est retombée vendredi, la monnaie helvétique, qui sert de refuge en temps de crise, s'échangeant autour des 1,410 CHF/EURO.
Selon des estimations précédentes du journal alémanique, la BNS aurait depuis janvier acheté pour 40 milliards d'euros pour défendre le franc suisse et en conséquence soutenir la compétitivité des exportations helvétiques vitales pour l'économie du pays.
Des analystes interrogés par le journal SonntagsZeitung dimanche estimaient pour leur part que la banque centrale suisse, qui poursuit ces mesures non conventionnelles de soutien depuis plusieurs mois, aurait acheté 30 milliards d'euros entre lundi et jeudi.
L'ampleur de cette politique (de rachat) "sera déterminée par les besoins de politiques monétaires", a ajouté M. Hildebrand qui a assuré ne pas être inquiet sur l'augmentation des stocks de devises de la BNS, qui étaient un peu insuffisants avant la crise.
La fédération Union syndicale suisse avait estimé début avril que la cherté du franc suisse face à l'euro menaçait 20.000 emplois dans la Confédération, fortement dépendante de ses exportations.