Il est "hors de question" que la Grèce ou n'importe quel autre pays de la zone euro fasse défaut sur ses emprunts, a dit mardi le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean Claude Trichet.
"J'ai déjà dit publiquement que, pour moi, c'était hors de question", a déclaré M. Trichet à Chicago devant le groupe de réflexion Council on Global Affairs.
Le président de la BCE répondait à une question relative aux retombées potentielles d'un défaut de paiement de la Grèce ou d'un autre pays de la zone euro pour la monnaie unique européenne.
Au même moment, l'agence de notation Standard and Poor's annonçait l'abaissement de trois crans de la note de la Grèce, de "BBB+" à "BB+", la reléguant dans la catégorie des investissements spéculatifs, et abaissait de deux crans, à "A-" contre "A+", la note du Portugal.
M. Trichet a refusé de faire le moindre commentaire sur les négociations en cours sur le plan de sauvetage des finances publiques de la Grèce impliquant l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).
Lors d'un deuxième discours, à l'Université Northwestern, M. Trichet a de nouveau refusé tout commentaire sur ces négociations, évitant de répondre aux questions des journalistes.
Il s'est seulement écarté du texte écrit de son discours pour insister sur le fait que la stabilité financière mondiale devait l'emporter sur des intérêts plus étroits, politiques ou nationaux.
"Plus notre opinion publique et notre population sont lucides au sujet de l'impact à l'extérieur des décisions qui sont prises au niveau national, plus elles comprendront (...) qu'il existe un intérêt supérieur à l'intérêt national, qui est la stabilité et la prospérité de l'économie mondiale", a souligné M. Trichet.
Interrogé par un membre du public spécifiquement sur la situation en Grèce, et sur ce qui pourrait être fait pour éviter une contagion, M. Trichet a répondu: "sur ce pays en particulier, j'ai déjà dit ce que j'ai à dire".
"Sur le reste, il est absolument clair que le traité (européen) lui-même demande à chaque pays membre de prendre ses décisions nationales sur les réformes structurelles (...) et la politique budgétaire, compte tenu qu'il participe à une grande économie avec un marché unique et une monnaie unique", a-t-il seulement fait valoir.
Interrogé à Chicago sur un éventuel impact de la crise actuelle sur les négociations d'élargissement de l'eurozone, M. Trichet a indiqué que les critères n'avaient pas changé. "Sur l'élargissement, nous avons toujours tenu, à la BCE, à dire à nos amis (...) qu'ils devaient respecter les critères", a-t-il dit.