Le vice-président de la Banque centrale européenne, le Grec Lucas Papademos, s'est inquiété mardi de la persistance de déficits élevés en Europe, estimant que certains pays connaissaient des "problèmes similaires" à la Grèce, mais à des "degrés différents".
"Il y a des inquiétudes sur le fait que des déséquilibres budgétaires persistants en Europe et ailleurs puissent ébranler la confiance dans la viabilité des finances publiques et faire peser des risques sur la croissance économique et la stabilité financière", a déclaré M. Papademos, lors d'une intervention devant le Parlement européen.
"Dans les circonstances actuelles, le Pacte de stabilité et de croissance, qui a été mis en place pour maintenir des positions budgétaires solides et soutenables (dans l'UE), fait face à son plus grand défi depuis son adoption en 1997", a ajouté M. Papademos.
"Par conséquent, il est impératif que tous les pays de la zone euro respectent strictement les clauses du Pacte", a-t-il ajouté, en insistant aussi sur la nécessité de "renforcer" l'instrument, qui de facto a volé en éclat avec la crise. Il limite en principe le déficit public annuel à 3% du PIB, mais ce seuil est dépassé presque partout.
Concernant la Grèce, M. Papademos a jugé "essentiel" que le programme en train d'être préparé par la BCE, la Commission européenne et le FMI "définisse des mesures budgétaires détaillées et des réformes structurelles qui vont permettre de s'attaquer aux racines des déséquilibres budgétaires" de la Grèce.
Par ailleurs, il a estimé que "les leçons majeures de la crise budgétaire grecque étaient en train d'être tirées", non seulement par la Grèce, mais aussi par les pays avec des "problèmes similaires".
"Des problèmes similaires mais à un degré différent sont rencontrés par d'autres pays", a-t-il dit, dans une allusion au Portugal ou à l'Espagne, qui connaissent également d'importants problèmes budgétaires et de compétitivité.
"Certains ont plus de travail à faire dans le domaine de la politique budgétaire, d'autres doivent faire de grands progrès pour améliorer leur compétitivité", a-t-il ajouté.
Mais, a-t-il estimé, "je pense que c'est une expérience (...) qui les pousse vraiment à un ajustement de leurs politiques pour restaurer leur compétitivité et améliorer leur situation budgétaire".
"C'est, si l'on peut dire, l'effet de contagion positif de la crise grecque sur d'autres économies avec des problèmes similaires", a-t-il dit.
Suite à ces propos, la Bourse de Madrid plongeait de 2,16% mardi vers 13H10 (11H10 GMT), l'indice Ibex-35 s'établissant à 10.702,6 points.
L'Espagne et le Portugal sont les deux pays les plus exposés à la contagion grecque dans la zone euro en raison de la détérioration de leurs finances publiques.