Benoît Genuini, le médiateur de Pôle emploi qui a démissionné après en avoir dénoncé les dysfonctionnements, a souligné jeudi qu'il avait été "un poil à gratter dans l'institution", mais qu'il s'était heurté à des "résistances" et que "la greffe" était "difficile à prendre".
La direction de Pôle emploi a indiqué jeudi que M. Genuini avait démissionné moins d'un mois après la remise de son premier rapport dans lequel il épinglait divers dysfonctionnements de la nouvelle entité issue de la fusion entre l'ANPE et les Assedic, et prônait "beaucoup plus de bon sens et d'humanité" vis-à-vis des chômeurs comme du personnel.
"L'objectif que j'avais quand je me suis lancé dans cette aventure (...), c'était d'aider les demandeurs d'emploi en difficulté à trouver une solution à leur problème et d'aider Pôle emploi à mieux remplir sa mission de service public et à mieux travailler", a expliqué M. Genuini sur RTL.
"Pour ça, il faut des moyens, il faut un soutien", a-t-il ajouté.
Il a reconnu que "le médiateur est un peu un poil à gratter dans l'institution, (...) il va pointer des situations qui ne sont pas traitées normalement, qui embêtent les gens".
"Donc il va freiner l'action, (...) il va un petit peu embêter tout le monde, et c'est une greffe qui est difficile à prendre", a-t-il expliqué.
Selon lui, "l'institution résiste un petit peu. J'ai vécu toute ces petites résistances pendant un an".
"Au bout d'un an, j'ai sorti mon rapport annuel pour pointer un certain nombre de dysfonctionnements, mais surtout pour témoigner de la vie à Pôle emploi, de tous les talents des conseillers, des directeurs d'agence (...), mais aussi d'un gros système qui est lent, souvent inerte et qui prend du temps", a-t-il dit.
S'il juge que c'est "une très bonne idée de fusionner les services qui s'adressent à une même personne", il a cependant souligné que la fusion ANPE-Assedics était l'"une des plus difficiles à faire, car on fusionne deux institutions qui ne font pas le même métier".
"Les cultures, le fonctionnement, le traitement des personnes sont complètement différents", a-t-il insisté.
Il a rappelé que dans son rapport, il avait pointé "un gros problème" de communication "entre Pôle emploi et ses usagers".
Selon lui, il faut notamment que pole emploi refasse "complètement tous nos courriers qui sont trop secs, trop abruptes, qui sont perçus comme une agression, et qui ne sont pas assez humains".