La Chine ne cédera pas aux pressions internationales sur le niveau du yuan, a déclaré mardi le ministre adjoint des Affaires étrangères chinois, Cui Tiankai, après que le président américain Barack Obama eut jugé la monnaie chinoise sous-évaluée.
"Sur cette question, il n'est pas justifié que l'étranger fasse pression sur la Chine. Nous n'agirons pas sous la pression", a déclaré M. Cui devant la presse au lendemain d'un entretien à Washington entre M. Obama et le président chinois Hu Jintao.
M. Obama avait à cette occasion de nouveau demandé à son interlocuteur d'agir sur la monnaie chinoise pour parvenir à un taux de change "plus respectueux du marché".
Les Etats-Unis estiment que la parité du yuan est trop faible par rapport au dollar, avantageant indûment les exportations chinoises.
"Il est important que les taux de change reflètent la valeur du marché et n'avantagent pas un pays par rapport à un autre", a déclaré M. Obama mardi lors d'une conférence de presse. "Je suis convaincu que c'est dans l'intérêt de la Chine" de procéder à un ajustement, a-t-il ajouté.
M. Cui a assuré que son pays restait décidé à réformer sa politique de taux de change. Mais il a souligné que le calendrier de cette réforme dépendrait "de l'état de l'économie mondiale et de celui de l'économie chinoise".
Pékin semble vouloir attendre une véritable reprise de l'activité économique mondiale avant de réévaluer sa monnaie sans trop pénaliser ses exportations.
Une visite impromptue la semaine dernière à Pékin du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a renforcé les spéculations sur une appréciation prochaine de la monnaie chinoise.
Plusieurs responsables économiques chinois ont envoyé ces dernières semaines des signaux laissant présager que Pékin pourrait élargir la bande de fluctuation du yuan établie en 2008 avant la crise économique mondiale.
Le yuan est de fait réarrimé au dollar depuis l'été 2008, lorsqu'a éclaté la crise, à 6,80 pour un dollar.