Les salariés de l'équipementier automobile Sodimatex, qui avaient menacé de faire exploser leur usine, ont voté mardi au sujet des dernières propositions de la direction sur les indemnités de départ, mais ont refusé de divulguer leur décision, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Il y a eu un vote, on le donnera ce soir à notre direction, parce qu'on blinde l'info", a déclaré à des journalistes Patrick Testard, délégué CFDT, disant avoir "peur" que la direction "se retourne".
"On donnera l'info (...) le moment voulu, quand on sortira avec l'accord", a-t-il ajouté, précisant que les représentants des salariés allaient retourner à la sous-préfecture de Senlis d'ici la fin de l'après-midi "annoncer la nouvelle à la direction".
"Moi je veux le papier signé, parce que ça fait tellement de temps qu'ils nous baladent", a-t-il poursuivi à l'issue du vote.
Selon un photographe de l'AFP présent juste avant le vote dans l'usine, celui-ci a réuni une quarantaine de salariés sur les 92 que compte l'entreprise.
"Il y a une décision", a quant à lui déclaré Julio Tavarès, délégué CGT.
"S'il nous reste une petite carte, moi je veux la jouer ce soir, il y aura un résultat ce soir", a-t-il poursuivi. "Si on le dit, la carte elle est morte", a-t-il dit pour expliquer son refus de rendre public le résultat du vote.
Selon les délégués syndicaux, le montant des indemnités extra-légales de licenciement que propose la direction est bien inférieur aux 21.000 euros réclamés par les 92 salariés.
Le protocole d'accord proposé prévoit dès vendredi la fermeture de l'usine, qui avait été annoncée le 10 avril 2009, selon M. Tavarès.
Le 1er avril dernier, les salariés avaient menacé de faire exploser une citerne de gaz, après l'intervention des gendarmes mobiles pour disperser une manifestation, au cours de laquelle les ouvriers avaient bloqué un rond-point de la zone industrielle de l'usine.