
Les négociations sur les indemnités de départ des salariés de l'équipementier automobile Sodimatex, qui avaient menacé de faire exploser leur usine de Crépy-en-Valois, ont repris lundi à la sous-préfecture de Senlis, sans avancées à la mi-journée, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les négociations sont "toujours en cours, ça stagne", a déclaré à l'occasion d'une suspension de séance en début d'après-midi Julio Tavarès, délégué CGT. "Pour l'instant on n'a aucune progression", a-t-il ajouté, se déclarant "déçu".
Direction et représentants des salariés entament leur quatrième journée de négociation - la troisième sur le fond - depuis que les ouvriers ont menacé de mettre le feu à une citerne de gaz pour faire exploser l'usine le 1er avril.

Dans un communiqué lundi, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a déclaré que l'Etat suspendait sa participation aux négociations, exigeant que les salariés lèvent leur menace de faire exploser l'usine.
Mais selon M. Tavarès, "le sous-préfet n'a jamais été présent aux négociations" depuis leur début sur le fond, mais il les suit de près.
Le syndicaliste a toutefois relativisé cette menace, déclarant que si le groupe Trèves, propriétaire de Sodimatex "ouvre une porte", "il n'y a pas de menace".
Les représentants du groupe présents à la table des négociations ne se sont pas exprimés en début d'après-midi, mais selon une porte-parole de Trèves, jointe par l'AFP, "les négociations sont difficiles, mais le fil n'est pas rompu".
Les négociations ont été interrompues vendredi car la tension montait chez les salariés restés à l'usine pendant la tenue des négociations à la sous-préfecture.
Prévenus par leurs représentants des difficultés rencontrées dans la négociation, les salariés excédés avaient incendié des rouleaux de moquette que produit l'usine devant le site et bloqué des accès à la zone industrielle de Crépy.
Les 92 salariés de l'usine réclament une prime extra-légale de licenciement de 21.000 euros, une exigence que le groupe Trèves affirme ne pas avoir les moyens de satisfaire.
La fermeture du site a été annoncée le 10 avril 2009, dans un bassin d'emploi particulièrement touché par la crise.
Depuis, toutes les négociations sur le plan social ont échoué et la tension n'a cessé de monter sur le site, jusqu'au 1er avril 2010, lorsque les salariés avaient menacé de faire exploser une citerne de gaz de près de cinq mètres de long pour détruire l'usine.