Une lueur d'espoir est apparue vendredi pour l'Islande avec l'annonce par le Fonds monétaire international qu'il pourrait débloquer une nouvelle tranche de son prêt au pays, un signe d'apaisement dans le litige sur la banque Icesave.
Ce versement serait la troisième tranche d'un prêt de 2,2 milliards de dollars accordé par le Fonds en novembre 2008. Seule la moitié de ce prêt a été versée jusque-là, en deux tranches dont la dernière remonte à octobre.
Le FMI a non seulement annoncé un accord avec le gouvernement sur les conditions de ce versement de 159 millions de dollars, mais également une date à laquelle le conseil d'administration pourrait se réunir pour le débloquer, "pour le moment fixée au 16 avril".
Le conseil d'administration est la plus haute instance de décision du FMI, réunissant les représentants de 24 pays ou groupes de pays. Dans les faits, lorsqu'il met officiellement un sujet à son ordre du jour, il vote toujours oui, le consensus ayant été forgé en amont.
Si cette date devait être maintenue, elle signifierait que les États membres souhaitent la reprise de ce prêt.
Or celui-ci avait été bloqué par le conflit entre l'Islande d'un côté et le Royaume-Uni et les Pays-Bas de l'autre, concernant l'indemnisation des clients britanniques et néerlandais d'une banque islandaise, Icesave, qui a été prise en charge par Londres et La Haye.
Ce conflit s'était aggravé début mars, lorsque les électeurs islandais avaient massivement rejeté par référendum un texte organisant le remboursement par Reykjavik de 3,9 milliards d'euros à ces deux pays.
Le gouvernement islandais et la banque centrale ont plaidé à de nombreuses reprises pour dissocier la question d'Icesave du prêt du FMI. Pour l'Islande, le risque était de faire replonger l'économie du pays dans une nouvelle crise, après celle entraînée par la ruine de ses banques à l'automne 2008.
"Nous n'avons pas un besoin immédiat de ces prêts. Notre économie réelle fonctionne, nous avons un excédent commercial, 2009 a été meilleur que redouté", a souligné le ministre des Finances, Steingrimur Sigfusson, dans un entretien avec l'AFP.
"Mais ils sont importants parce qu'il faciliteront de nouveaux investissements et notre accès aux financements étrangers. Ce serait un bon signal vers le monde extérieur que la coopération avec le FMI soit en bon ordre", a-t-il ajouté.
L'une des principales inquiétudes vient des agences de notation Moody's et Standard and Poor's, qui ont placé la note de l'Islande au dernier cran avant la catégorie dite "spéculative". La troisième grande agence, Fitch, a déjà franchi ce pas.
Le pays, qui avait fondé sa prospérité sur un secteur financier à la taille disproportionnée, continue de voir le chômage croître, à 9,3% en février après 9% en janvier.
La Grande-Bretagne et les Pays-Bas contrôlent chacun un siège au sein du conseil d'administration du FMI, mais n'auraient le pouvoir de bloquer une décision que si d'autres pays s'abstenaient.