La Grèce va lancer la semaine prochaine un emprunt de plusieurs milliards d'euros, écrit samedi le Financial Times après l'accord auquel sont parvenus les 16 pays de la zone euro pour aider la Grèce.
Petros Christodoulou, qui dirige l'agence de gestion de la dette publique grecque, a annoncé au Financial Times que le gouvernement d'Athènes voulait emprunter quelque cinq milliards d'euros (6,7 milliards de dollars) sur les marchés obligataires.
"Nous aimerions revenir sur le marché d'ici la fin mars" a dit le responsable grec.
Pour continuer à refinancer sa dette, la Grèce a notamment besoin de près de 20 milliards d'euros (27 milliards de dollars) d'ici la fin mai.
Athènes va probablement procéder à une émission obligataire à trois ou sept ans ce mois-ci, suivie d'une autre similaire en avril dans ce qui va constituer un test crucial de confiance, écrit le Financial Times.
Toutefois, le ministère grec des Finances a indiqué samedi qu'il n'y avait aucune décision pour le moment sur la date de l'emprunt.
"Il n'y a pour le moment aucune décision concerant la date de l'emprunt. Une telle décision ne sera prise que quand les conditions seront appropriées", a indiqué à l'AFP une source ministérielle à Athènes ayant requis l'anonymat.
L'accord sur le plan d'aide à la Grèce, décidé jeudi soir à Bruxelles, a provoqué vendredi une détente des taux des obligations d'Etat grecques, qui restent cependant à des niveaux élevés.
Le taux de l'obligation d'Etat grecque à 10 ans s'est détendu vendredi à 6,193% contre 6,246% la veille.
Les seize pays membres de la zone euro se sont mis d'accord jeudi soir sur un plan combiné d'aides bilatérales européennes et une intervention du Fonds monétaire international (FMI) qui serait mis en place si la Grèce en éprouve le besoin.
Le mécanisme d'aide agréé est un dispositif de prêts que la Grèce pourra utiliser "en dernier recours", si elle ne parvenait plus à emprunter à des taux raisonnables sur les marchés pour financer ses déficits.
Par ailleurs, le Premier ministre grec Georges Papandréou a appelé de nouveau les Grecs à oeuvrer pour sortir de la crise et "à faire renaître le pays", dans une déclaration publiée samedi dans l'hebdomadaire grec Kosmos tou Ependyti.
"Il faut profiter de la crise actuelle et ouvrir un nouveau chapitre, reconnaître les erreurs du passé, ne pas permettre de répéter les modèles qui avaient dominé pendant des décennies dans le pays" et "lutter contre la corruption et le clientélisme", a-t-il indiqué.
M. Papandréou a souligné que la Grèce "avait convaincu ses partenaires européens qu'elle ne mendiait pas mais qu'elle réclamait une Europe forte et solidaire afin de mettre fin à l'orgie des spéculateurs, et permettre au pays d'emprunter sans entraves et de s'en sortir".