
Suez Environnement et Veolia Environnement ont indiqué mardi, chacun de leur côté, avoir bouclé le décroisement de leurs filiales communes françaises, réclamé par les autorités de la concurrence depuis plusieurs années.
Après l'accord de Bruxelles jeudi et la consultation des instances représentatives du personnel, "Suez Environnement confirme que le projet de décroisement des sociétés dites paritaires vient d'aboutir", indique le groupe dans un communiqué.
"C'est bouclé de notre côté également", a indiqué à l'AFP Marc Reneaume, directeur général de Veolia Eau en France.
Suez et Veolia détenaient ensemble une dizaine de sociétés de distribution d'eau potable ou d'assainissement, couvrant environ trois millions d'usagers pour un chiffre d'affaires de 687 millions d'euros. En 2002, le Conseil français de la concurrence avait dénoncé un abus de position dominante et réclamé le dénouement de ces filiales.
Ces filiales communes étaient "des héritages historiques, qui paraissaient aujourd'hui incongrues", a expliqué M. Reneaume, racontant des négociations "longues et parfois chaotiques" entre les deux groupes pour parvenir à "deux lots équilibrés".
Suez récupère la Société des eaux du Nord, la Société d'exploitation du réseau d'assainissement de Marseille, la Société provençale des eaux, ainsi que celles qui opèrent à Versailles, Saint-Etienne, Nancy, en Martinique et Guyane.
Veolia prend de son côté le contrôle exclusif de la Société des eaux de Marseille, qui couvre aussi La Ciotat, Vitrolles et Arles.
"Le décroisement était devenu essentiel à la bonne gouvernance de ces entreprises", a commenté Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez, cité dans le communiqué.
"On se retrouve en situation de concurrence claire quelques années avant l'échéance de plusieurs contrats", a aussi estimé M. Reneaume.
Le contrat d'assainissement de Marseille sera remis en jeu en 2012, celui de la distribution d'eau en 2013, le contrat de Versailles en 2014 puis celui de Lille en 2015.
En France, Veolia détient 39% de parts de marché et Suez 19%. Les deux groupes sont actuellement en compétition pour remporter le gigantesque contrat du Syndicat des Eaux d'Ile-de-France (Sedif), couvrant plus d'une centaine de communes.