Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a déploré mardi, au lendemain d'un remaniement gouvernemental, que Nicolas Sarkozy "zappe les ministres du Travail", semblant craindre "la volonté politique très affirmée" du nouveau titulaire du poste Eric Woerth.
Pointant "une grande précarité dans le poste du ministre du Travail", M. Chérèque a ironisé sur France Inter: "Dans la campagne présidentielle, la valeur travail était numéro un. Et on zappe les ministres du Travail comme si c'était un ministère technique avec moins d'importance", a-t-il lancé.
Le quatrième ministre du Travail en trois ans a "une personnalité très forte" et "une volonté politique très affirmée", aux yeux du secrétaire général de la CFDT.
Les syndicats ont eu "quelques difficultés" avec M. Woerth lorsqu'il était au Budget et à la Fonction publique, a dit M. Chérèque en évoquant "la rigueur budgétaire, la réforme générale des politiques publiques (...) le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux et la souffrance au travail d'une partie des fonctionnaires".
Sur les retraites, si l'objectif est que M. Woerth ne mène "qu'une réforme financière et non une réforme de justice sociale, ce sera difficile", a estimé M. Chérèque.
Interrogé sur le ministre du Travail partant, Xavier Darcos, le leader cédétiste a rétorqué: "On n'a pas eu le temps de voir qu'il était arrivé qu'il était déjà parti, comme son prédécesseur Brice Hortefeux".
Quant au nouveau secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, il est "inconnu au bataillon", pour M. Chérèque.
"Le message pour les fonctionnaires va être important. Il y a une vraie crise de la Fonction publique (...) avec cette réforme de l'Etat qui se fait à la serpe. Si on rajoute l'inquiétude sur leur avenir avec une menace sur leur système de retraite spécifique, on aura de gros soucis sociaux dans la Fonction publique", a-t-il prévenu.