(AOF / Funds) - Après le plongeon de l'activité économique fin 2008-début 2009, l'amélioration de la conjoncture ne fait aucun doute. Elle s'est généralisée, tout en restant d'ampleur différente d'une zone à l'autre. Depuis la fin du premier trimestre de l'année dernière, les investisseurs se sont ainsi rangés à l'idée que non seulement le pire n'était pas s-r, mais aussi qu'il n'était pas probable.
Le redressement de l'activité économique reste, toutefois, lent et laborieux. La brutale contraction de l'activité n'a pas été encore partout effacée. La reprise précoce et forte des économies émergentes d'Asie, notamment de la Chine, leur a permis de retrouver rapidement un niveau de production plus élevé qu'avant la crise. Ce n'est pas le cas, en revanche, ni des économies développées, où la production industrielle reste inférieure de près de 15 % au point haut de mars 2008, ni même des pays émergents d'Amérique latine (- 2,8 %) ou d'Europe (- 11 %). En dehors de l'industrie, le redressement est moins évident encore, ce qui pèse sur les créations d'emplois dans l'OCDE.
La persistance de ces faiblesses se traduit par la persistance d'importantes surcapacités de production et d'une modération salariale. Les Cassandres en tirent argument pour craindre une rechute de l'activité mondiale. Pourtant, les publications récentes montrent que la dynamique devient plus favorable dans les économies développées pendant qu'elle se tasse dans les émergentes. Cette «prise de relais», qui demande encore à être confirmée, débouche sur des perspectives de croissance mondiale plus fortes.
Par Jean-Louis Mourier, économiste, Aurel BGC