La France souhaite une révision des politiques européennes en matière de concurrence et d'aides d'Etat pour favoriser la "croissance verte" prônée par la Commission européenne, a déclaré lundi le ministre de l'Environnement, Jean Louis Borloo.
"Nous n'avons pas de plan de bataille", a-t-il déploré au cours d'un point de presse en marge d'une réunion avec ses homologues de l'UE.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a présenté aux dirigeants européens une nouvelle stratégie de croissance pour les dix ans à venir, baptisée "UE 2020", et axée sur des investissements dans la recherche, les nouvelles technologies ou les voitures moins polluantes.
Selon M. Borloo, la Commission doit revoir sa copie et l'Europe doit réformer ses instruments.
"La croissance verte, c'est bien, mais nous ne l'aurons pas si les outils européens ne sont pas modifiés pour permettre d'atteindre ces objectifs", a-t-il affirmé.
"Nous n'avons pas les mécanismes pour les objectifs que nous nous assignons", a-t-il insisté. Pour l'instant, le projet de la Commission n'est qu'un "papier", a-t-il déclaré.
"Il faut revoir la politique de concurrence, il faut revoir la politique en matière d'aides d'Etats pour les sujets qui relèvent de la croissance verte, il faut revoir la fiscalité, il faut revoir le système de recherche", a-t-il expliqué.
"On ne fera pas la croissance verte avec les instrument datant du 20e siècle", a-t-il conclu.
La nouvelle stratégie ne sera finalisée qu'en juin. L'idée est de remplacer feu la "stratégie de Lisbonne", lancée en 2000 et qui ambitionnait en une décennie de faire de l'UE l'économie de la connaissance la plus dynamique du monde. De l'avis général elle a été un échec, faute notamment de mécanismes contraignants.