Pôle emploi "ne fait pas du chiffre" et il n'y a "pas d'instruction ni de prime donnée" aux agents ou directeurs d'agence en cas de radiations accrues de demandeurs d'emploi, a affirmé mercredi son directeur général, Christian Charpy, en réaction notamment à un ouvrage sur l'organisme.
"On ne fait pas du chiffre à Pôle emploi, on fait du travail d'accompagnement. Il n'y a pas eu d'instruction ni de prime donnée aux collaborateurs ou aux directeurs d'agence qui radient plus de chômeurs. Il n'y a eu aucune pression pour faire du chiffre, ce sont des accusations totalement infondées", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse sur l'emploi.
Interrogé sur la parution mercredi d'un ouvrage intitulé "Confessions d'une taupe à Pôle emploi", le directeur général de l'organisme issu de la fusion ANPE-Assedic a assuré n'avoir "rien appris de nouveau" et jugé qu'il y avait "beaucoup de caricatures et de contre-vérités, notamment sur les radiations".
"Les sujets très médiatiques des radiations et des offres raisonnables d'emploi sont anecdotiques dans les demandes adressées au médiateur de Pôle emploi, Benoît Génuini", a ajouté M. Charpy, notant "plusieurs situations qui peuvent conduire à sortir des listes" des inscrits au chômage.
L'ouvrage, auquel la journaliste Aude Rossigneux a apporté certains témoignages et prêté sa plume, évoque un ras-le-bol face à un système décrit comme une "machine à radier" qui "orchestre la suspicion permanente" envers les chômeurs.
"Entre 80.000 demandeurs d'emploi les mauvais mois et 100.000-120.000 les bons mois nous indiquent qu'ils ont repris un emploi. Environ 150.000 à 200.000 -chiffre à peu près constant depuis 2005- ne s'actualisent pas, n'ont pas fait la démarche au début du mois suivant de dire qu'ils sont toujours au chômage ou, pour certains, qu'ils ont retrouvé un emploi", a détaillé M. Charpy.
"Troisième catégorie importante, qui suscite souvent des polémiques, entre 35.000 et 45.000 demandeurs d'emploi suivant les mois sont radiés administrativement pour absence au contrôle. Dans 95% des cas, les personnes sont radiées pour absence à un entretien ou à une convocation, dont 45 à 50% de personnes qui ont trouvé un emploi", a poursuivi M. Charpy.
Fin février, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez avait reconnu, après la parution du livre de Florence Aubenas, "Le Quai de Ouistreham", qu'"il y a eu depuis une quinzaine d'années une gestion statistique des chiffres du chômage" mais affirmé que "les radiations, depuis qu'on s'occupe de la politique de l'emploi, ont baissé de 20%".